Les Élus de Paramoni

17/L'exposé

CLARY SCRUTA d'un œil avisé la boîte qui contenait toute la vie cachée de sa mère. Elle était face à un problème immense qu'elle ne pouvait partager ni avec ses amis ni avec sa famille sous la menace d'Hector. Quand on frappa à sa porte de chambre, elle rangea la boîte sous son lit.

— Clary ?

David entra.

— Ta tante, Georges et moi, nous sommes conviés par les Cinnéide et les Gabhann à la Mairie, ils veulent discuter de choses importantes concernant les attaques.

— Même Lydia ? s'étonna Clary.

— Lydia travaille pour la presse, expliqua David. Elle a son rôle à jouer dans tout ce chaos. Il faut rassurer les habitants.

— Ou leur cacher des choses, marmonna-t-elle.

David soupira.

— En tout cas, cette réunion va nous prendre toute l'après-midi. J'ai cru comprendre que tu avais invité Neven Ceaillagh pour travailler votre exposé, alors vous serez seuls. Erika est sortie avec des amis. Et Julian sera dans sa chambre, tu pourras t'occuper de lui ?

Clary repoussa une de ses mèches derrière l'oreille.

— Oui bien sûr, je m'occuperai de lui, répondit-elle. Mais je risque d'être peu disponible pendant quelques heures, je serai avec Neven.

— D'ailleurs, promets-moi de faire attention, dit-il en croisant les bras. Je n'ai pas vraiment confiance en ce garçon. Je l'ai mis en garde à vue il y a quelques jours et son dossier judiciaire ne laisse rien voir de bon.

— Ne t'en fais pas, je ferai attention.

— Tu m'appelles s'il y a le moindre problème, je serai à la maison en quelques minutes. Sinon, tu appelles les Chattam, ce sont nos voisins. Lydia dit qu'ils sont très gentils, ils pourront veiller sur Julian et toi. Je n'aime pas te savoir seule avec tout ce qui se passe dernièrement.

Clary soupira.

Elle se leva et poussa son père vers la sortie de sa chambre.

— Je ne suis pas une demoiselle en détresse papa. Je sais agir en cas de problèmes avec Neven.

— Je ne parlais pas seulement de ce garçon mais en général... même si je ne suis pas rassuré avec le fait qu'un voyou vienne ici.

— Ce n'est pas un voyou, marmonna Clary. Papa, ça va aller. Promis, je ne ferais pas de fête en votre absence...

Elle ferma la porte. Clary remonta ses manches de cardigan pour aller de nouveau s'affaler sur le lit, afin de reprendre le croquis qu'elle était en train de faire en s'inspirant de la boîte de sa mère. Elle dessinait la femme qu'elle savait nommer à présent ; Lilith.

Clary entendit la voiture de son père et celle de sa tante quitter la maison. Qu'avait-elle à craindre d'une après-midi avec Neven ?

Alors que les pages gribouillées de dessins s'accumulaient, le téléphone de Clary vibra. Son cœur manqua un battement quand elle vit le nom de Neven apparaître sur son écran, elle n'avait pas l'habitude ! Elle décrocha et porta son téléphone à son oreille.

— Neven Ceaillagh, marmonna-t-elle.

— Tu pourrais venir m'ouvrir ?

Elle fit un sourire.

— Pourquoi tu ne grimpes pas jusqu'à ma fenêtre ?

— Parce que je me fais désirer, je suis un gentleman. Viens m'ouvrir, je me les gèle dehors.

Clary raccrocha. Elle quitta la chambre et dévala les escaliers pour venir ouvrir à Neven. Une nouvelle chose étrange se produisit ; elle vit Neven vêtu d'un tee-shirt blanc avec une veste jean de couleur bleu foncé.