EPISODE 18 - Carmen

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— Patron, on a un très gros problème.

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Je déteste cette phrase, et pourtant, elle résonne à mes oreilles plusieurs fois par jour. Je me demande bien à quoi ressemblerait une journée sans problème. Carlos, mon bras droit, s'approche de moi d'un pas hésitant, une expression grave étire ses traits habituellement impassibles.

— La femme que vous m'avez demandé de ramener au salon... eh bien... elle a explosé le crâne d'un de nos hommes et il est mort sur le trajet de l'hôpital, m'annonce-t-il d'une voix basse, presque réticente.

Je l'observe, incrédule, un rire nerveux m'échappe. Carlos plaisante, c'est certain. Cataleya, s'en prendre à l'un de mes hommes ? C'est impensable. C'est la personne la plus gentille et la plus bienveillante de mon entourage. Depuis que je la connais, elle a toujours été la voix de la raison, la main tendue dans l'adversité. Alors, tuer un de mes hommes, c'est im-po-ssi-ble. Mais le regard que porte Carlos dissipe instantanément tous mes doutes. Il n'est pas du genre à perdre son temps avec des plaisanteries. Si Carlos le dit, alors c'est vrai. Sans un mot de plus, je me lève de ma chaise avec un soupir las.

— On remettra la réunion à plus tard, décrété-je en direction des autres personnes présentes dans la pièce, avant de rejoindre Carlos dans le couloir. Qu'est-ce qui s'est passé ?

— Je ne sais pas, soupire-t-il. Elle est devenue folle. On m'a dit qu'elle s'est jetée sur lui et qu'elle l'a agressé avec le cendrier.

— Et elle est où actuellement ? Personne n'a levé la main sur elle ? demandé-je, mon ton maintenant empreint d'une sérieuse préoccupation.

— Je l'ai enfermée dans une chambre. Comme je ne connais pas la nature de votre relation, j'ai préféré ne pas prendre de risque. J'ai empêché les autres de s'en prendre à elle.

Carlos a pris une décision sage, comme toujours. Je fais mine d'être indifférent à sa réponse, mais au fond de moi, le poids de l'anxiété qui pesait sur mes épaules se dissipe peu à peu. Pour l'instant, je n'ai parlé de mon plan qu'à Sergio et Diego. Alors pour mes hommes, Cataleya n'était qu'une étrangère, une menace et si Carlos n'était pas intervenu cela aurait pu mener à un dénouement bien plus tragique. J'ai pris un grand risque en la ramenant ici sans établir de limites claires.

— Tu as bien fait, dis-je en posant ma main sur son épaule. D'ailleurs, en parlant de ma relation avec elle, j'aimerais qu'aucun MZ ne lui manque de respect ou bien ne lève la main sur elle, car disons que c'est un peu comme... bafouillé-je. J'ai besoin d'elle, tout simplement, finis-je par dire. Je compte sur toi pour faire passer le message.

Carlos acquiesce en silence, il n'a pas besoin de plus d'explication pour comprendre le sous-entendu derrière mes mots. Carlos est celui qui me connaît le mieux ici, bien au-delà du rapport cordial et distant que nous entretenons en public. Cet homme a fait beaucoup pour moi, bien plus que ma famille. Pour moi, il représente l'autorité masculine saine que je n'ai jamais eue. Sa présence rassurante et son soutien ont été des piliers dans les moments les plus sombres de ma vie. Je sais que je peux compter sur lui, tout comme il peut compter sur moi.

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