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Ayame retira son épaisse veste puis ses bottes et son pantalon. Elle se dirigea vers les bains se trouvant juste à côté des quartiers de la garde. La toilette était rapide, Ayame n'avait pas transpiré, ni même était salie, son assassinat était propre, rangé et soigné. A travers le miroir, elle observa une légère tache de sang entre sa mâchoire et son cou. Elle grognait. La reine aurait clairement pu voir cette tâche mais elle n'avait rien dit. Pourtant, la reine punissait quiconque de sa garde royale si cette dernière avait négligé son apparence ou tâcher ses vêtements. La reine était à cheval sur la propreté.

Elle nettoyait aussi vite que possible cette trace qui avait dû rester sur sa peau depuis quelques jours vu la difficulté qu'elle avait eu à la retirer. Ayame regardait sa peau à travers le miroir étant nettement plus foncés que celle des ordres membres de la garde royale. Malgré son séjour passé dans les fins fonds des montagnes de son pays, sa peau n'avait pas blanchie. Au contraire, c'est comme si sa peau était devenue plus foncée. Ayame enviait les autres filles, ces dernières ressemblaient aux filles du royaume, la peau blanchâtre et des yeux clairs.

Au lieu de cela, Ayame était la seule à avoir une peau hâlée, des yeux verts et des cheveux d'un roux écarlate. Elle se distinguait par son physique atypique et attirait tous les regards des individus à chaque sortie de la reine. C'est pour cela, qu'elle était souvent mis à l'écart durant les visites de la reine dans les villes de son royaume. Les habitants ne doivent pas se douter qu'un teint qui rappelle leur ennemi, l'empire de Vradosan, soit aussi proche de la reine.

Ces discriminations, Ayame ne les vivait qu'en dehors du domaine royale. Au sein du château, jamais les autres membres ne l'avaient critiqué sur sa peau et jamais la reine n'avait d'allusion là-dessus. C'est dans cette mesure qu'elle devait redoubler d'effort, la servir avec plus de véhémence qu'il le fallait. Elle savait qu'assassiner cette famille, était nécessaire pour le bien du royaume et surtout pour le bien de la reine. A aucun moment, Ayame ne doutait des paroles de sa souveraine. Pour elle, ce qu'elle venait de commettre, était une bonne action. 

Une fois débarbouillée, elle rejoignait son lit afin de s'y allonger. Le contact de sa peau sur les tissus molletonnés de son lit la rendait curieusement inconfortable. Après avoir passé autant de temps sur les routes du royaume, Ayame avait le sentiment de déroger à sa règle primaire : servir la reine. Et ce n'est pas allongée sur ce lit, qu'Ayame pourrait faire quelque chose.

Elle sortit de ses pensées, lorsqu'en ouvrant les yeux Zafina se trouvait devant son lit. Son regard était indifférent dans un premier temps, on aurait dit qu'elle cherchait à connaître d'abord son état d'esprit avant de dire quoique ce soit.

VradosanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant