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Un coin propice pour les oiseaux mais aussi pour Ayame, si elle s'y allongeait, personne ne pouvait la voir de l'arène. En revanche, si quelqu'un passait dans le rang, il pourrait clairement la voir. Mais jamais personne ne venait, Ayame y avait veillé.

Chaque entraînement, chaque combat finissait baigner de sang. Le fait que les chevaliers soient, pour la plupart, des nobles n'arrangeaient rien à la situation. Ils guérissaient plus vite. Cassius prenait un malin plaisir de les planter sans vergogne. De ses mains, Ayame serrait la pierre sur laquelle elle était allongée. Délivrée si facilement la douleur ou la torture sur plus faible que soit, Ayame avait connu ça et elle ne supportait plus de le voir autour. Elle n'avait qu'une envie, le tuer. A cette distance, elle pourrait délivrer ces chevaliers motivés par la peur et la crainte. A cette distance, il ne lui suffisait d'avoir un carquois et un arc. Tout simplement. Ayame pouvait le tuer à cette distance.

Le lendemain, ce qui n'était pas son habitude, Cassius retourna dans l'arène. Ayame adopta la même position mais cette fois elle a ramené autre chose avec elle. Un arc et des flèches. Tout en restant allongée, elle positionna l'arc contre le bloc de pierre sur lequel, elle était allongée. N'ayant pas assez de place pour accueillir l'arc et son corps, Ayame se cambra et plia ses jambes. Elle ajouta tranquillement la flèche à son arc puis elle attendit.

La patience. Un autre apprentissage qui aujourd'hui lui était vital. Frapper au bon moment, attendre le bon moment, c'était ce qui faisait la différence entre un assassin aguerrit et un novice. Ayame avait tout son temps, une éternité même, mais elle ne le lâcherait pas d'une semelle. Cet homme cochait toutes les cases d'un rejeton de la société.

Sa vision s'obscurcit, elle ne voyait plus que le bout de sa flèche et la silhouette au loin de Cassius en mouvement entrain de s'entraîner. Plus rien ne comptait, elle ne faisait plus attention à ce qui l'entourait. Soudain, un visage apparut entre la pointe de sa flèche et les mouvements de Cassius. Valerian.

Surprise et beaucoup trop concentrée, Ayame relâcha sa flèche qui s'apprêtait à partir en direction du visage de Valerian. Elle la rattrapa la flèche de justesse, créant une entaille sur sa paume.

« Qu'est-ce que tu fais ? Demanda Valerian en fronçant les sourcils. Tu devais le surveiller uniquement. Comment se fait-il que je te surprenne en train d'essayer de le tuer. Dit-il avec des gros yeux.

VradosanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant