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Le cœur d'Ayame manquait un battement, cela avait été si facile pour lui de le demander. Elle ne s'attendait pas à ce que ce moment vienne aussi vite.

-Si... Ayame se contenait de laisser transparaître ses sanglots. Si c'est ce que souhaite Monseigneur, je m'exécuterai.

-Non... Répondit Valerian à la hâte. Je veux dire... A ta tante...

-Bien Monseigneur, je me retire. Répondit Ayame tout en se levant et marchant vers la sortie.

-Attend... Demandait Valerian qui s'était mis debout aussi. Attend s'il te plaît.

Ayame se retournait, le visage défait, elle ne pourrait bientôt plus retenir son chagrin.

-Je suis désolé. Comment tu as été traitée, je n'ai rien fait. Mais comprends-moi, mon âme sœur est une espionne auprès de l'ennemi de mon peuple et mon empire. Ta présence m'empêchait de réfléchir distinctement. Ce que j'ai dit au conseil quelques semaines plutôt, je le pensais sincèrement, je voulais la paix. Mais leur réaction m'a fait réaliser ces années de rancune et de colère qui empêchent toute possibilité d'une paix. Pourtant à tes côtés j'y avais cru car je pense que tous les dririens étaient comme toi, belle, attentionnée mais aussi redoutable. Comprends-moi, je ne sais pas si tu agis pour la reine ou pour moi.

Les sanglots d'Ayame se transformaient aussitôt dans une colère sans nom, sans foi ni loi.

-Encore maintenant tu te demandes si je reste ton ennemi ? J'ai pris un pieux dans le ventre pour toi. Crachait Ayame tout en levant son gilet noir afin que Valerian puisse observer l'imposante cicatrice à son ventre. Elle a tenté de m'assassiner, je me suis ouverte à toi, je t'ai donné mon cœur et mon corps, j'ai enduré ton éloignement, tes insultes parce que je tiens à toi, même si tu avais l'air de te détacher progressivement de moi, je suis restée pour t'aider de n'importe quelle manière, je voulais être là pour toi. Mais... Mais... Ayame essayait de contenir sa rage mais cela lui était de plus en plus difficile. Sa rage qu'elle ne pouvait contenir, devenait du chagrin, elle fondait en larme.

Valerian levait les bras, les sourcils relevés vers le haut, il s'en voulait profondément d'avoir créer ce chagrin en elle. Mais lui-même était perdu, tiraillé entre ses sentiments et son devoir. Il ne savait plus qui croire ou quoi faire. Il commençait à s'approcher.

Avec sa rapidité de vampire, Ayame se déplaçait vers la table afin de mettre un meuble en guise de distance entre lui et elle.

VradosanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant