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-Sinon quoi ?

Valerian ne répondait pas mais il serrait de plus en plus la lame contre le cou d'Ayame, faisant tomber quelques gouttes de sang le long de son dos puis au sol sur un tapis rouge vif.

-Il ne mérite pas de vivre. Répondit Ayame.

-Tu devrais te venger sur moi, c'est moi qui ai ordonné aux servantes de t'habiller de cette manière.

-Pourquoi ? M'humilier ?

-Je voulais voir tes cicatrices.

Sa réponse prit Ayame au dépourvu, elle relâchait la chaîne et le garde s'écroula par terre en toussant. Elle se retourna en direction de Valerian.

-Un bon escrimeur ne possède aucune cicatrice.

-Je ne parlais pas de celle-ci. »

Ayame avait compris. Valerian voulait voir la dure réalité de vivre au Nord, il voulait voir les stigmates de la famine, les cicatrices des êtres chers se battant pour survivre. Et ça, bien sûr qu'Ayame en avait. Ses cuisses en étaient couvertes, pareil que ses bras et son ventre et ses jambes. Le nombre de poignards qu'elle avait reçu de la part des habitants de son village lorsqu'elle était plus jeune. Ils s'étaient adonnés au cannibalisme pour survivre. Ayame avait fini par fuir dans la forêt, de là, c'étaient les loups qui l'avaient prises en chasse. Elle avait forgé son agressivité et sa force parmi eux. Luttant jour et nuit contre leurs crocs acérés, le repos c'était la mort.

Valerian déboutonnait sa longue veste couvrant le veston qu'il portait dans la salle du trône. Il le lança ensuite sur Ayame.

« Enfile ça et suis-moi. »

Ayame ne se fit pas prier, elle enfila sa longue veste tout en prenant soin de fermer avec ses bras la veste au-dessus de sa poitrine. Une fois arrivée dans une pièce, Valerian lui lança une chemise bleu clair, un pantalon noir, et une veste très épaisse. Ces couleurs n'avaient rien à voir avec ce qu'Ayame portait à Adonis mais elle s'en contenterait. Elle s'habilla par-dessus le voile, une protection de plus. Valerian ne prononça pas un mot. Mais il fit attention à ne pas observer chaque étape de son habillage. Il gardait néanmoins un visuel sur elle.

VradosanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant