Il Suffit d'une vague {Minsung}

Chapitre 66

Minho poussa un hurlement effroyable alors qu'il maintenait la nuque du châtain pour qu'il ne parte pas en arrière sous l'impact du coup de poignard.
Jisung sentit une douleur fulgurante dans son ventre qui disparut si rapidement qu'il n'eut pas le temps de crier.
Il sentit ses jambes vaciller alors que son esprit s'embrumait.
Le brun continuait de crier, des larmes dévalant ses joues alors qu'il tombait lentement à genoux, suivant Jisung qui ne pouvait plus supporter son poids.

Felix et HyunJin placèrent une main devant leurs bouches pour éviter de hurler alors que Chris serrait fort contre lui SeungMin et JeongIn qui avaient du mal à ne pas détourner les yeux.
Malgré sa vision brouillée par les larmes, Lee Know voyait la vie quitter peu à peu le corps de son amant, s'écoulant en même temps que le sang qui commençait à se déverser sur le sol du navire.

Au fur et à mesure que la vie du châtain s'échappait de lui le Hollandais semblait gagner en vivacité, redevenir progressivement matériel alors que les pirates fantômes observaient avec bonheur leurs corps redevenir consistant, poussant des cris de joie.
Le contraste entre les deux navires était ironique. D'un côté, un navire endeuillé où tout le monde pleurait la mort d'un des leurs. De l'autre, un navire qui se délectait de la mort du sacrifié en poussant des exclamations de bonheur.

Si certains pirates du Diamond les fusillaient du regard, Minho n'en fit rien.
Il n'avait d'yeux que pour le fin visage de son amant qui devenait de plus en plus pâle.

-Jisung, Jisung non, reviens ! Je suis désolé, murmurait-il en pressant son visage contre le sien, tellement désolé ! Je t'en supplie ne meurs pas je ... Je t'aime, je t'aime tellement Jisung, oh si tu savais.

Il sursauta presque quand il sentit une légère pression sur sa tête, comme si une plume venait de s'y déposer.

Il la redressa et croisa le regard brillant du châtain qui lui souriait.

-Je sais Minho. Je sais. Moi aussi, je t'aime. Lui assura-t-il d'une voix qui devenait de plus en plus faible.

Le brun renifla bruyamment, incapable de répondre à cela et rattrapa vivement la main du plus petit quand cette dernière retomba vers le sol pour la replacer sur sa tête.
Il redressa très légèrement son torse pour mieux le serrer dans ses bras, comme on sert un jeune enfant qu'on veut bercer pour l'endormir.

-Tu restes jusqu'au bout, n'est-ce pas ? Demanda l'autre d'une voix faible mais appréhensive.

-Je ne vais nulle part. Je suis là, je ne t'abandonnerai pas. Je suis là.

L'autre hocha imperceptiblement la tête, n'ayant plus la force de faire plus.

-Tu es la meilleure personne que j'ai jamais connu, reprit Jisung, rassemblant ces dernières forces pour prononcer ces derniers mots, ses derniers mots, tu mérites tout l'or du monde, tu mérites d'être heureux, tu mérites ... Tout ... L'amour ... De ... L'univers ...

Son regard commença à se voiler et le plus grand écarquilla les yeux, secouant la tête dans tous les sens.

-Non ! Jisung non ! Je t'en supplie ! NON !

Il se figea soudainement. Il tenait toujours dans sa main droite le poignet du plus petit pour maintenir sa main sur sa tête.

Seulement à présent, il ne sentait plus son pouls.
Il écarquilla les yeux et son cœur s'accéléra brutalement.

-Non, non Jisung non, pas maintenant pas ... Non ! Bafouilla-t-il en lâchant brutalement sa main pour venir écouter son cœur.

Il tenta tant bien que mal de se concentrer et de faire abstraction des battements de son propre cœur qui résonnaient dans ses oreilles, et écarquilla plus les yeux quand il se rendit compte qu'aucun bruit ne sortait de la poitrine du plus jeune.
Il se mit à secouer son corps inerte brutalement, puis tenta de faire un massage cardiaque, sachant pertinemment que cela ne le ramènerait pas à la vie.
Rien ne le ramènerait à sa vie. Rien ne ramènerait cette petite étincelle qui une fois partie ne se retourne jamais.
Mais ça, il n'était pas prêt à l'accepter.
Non, pas encore.
Donc il s'acharnait. Tentait plusieurs choses. Ignorant les cris des autres lui demandant d'arrêter.