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Lors de ses études de psychiatrie

à l'université catholique d'Offenbourg

bien sûr qu'elle

avait déjà entendu parler

de la

sismothérapie

                                                         bilatérale

révolutionnaire technique

                                         italienne ou française

encore au stade embryonnaire

quelque part près de la Méditerranée quelque part très loin d'ici

                               transportée en mille neuf cent quarante jusqu'au Wurtemberg dans le coffre d'une voiture tandis qu'on faisait rouler son lit dans le couloir au carrelage blanc 

au plafond blanc 

son esprit blanc d'un blanc de blouse propre

elle ne se souvenait que peu de ce cours-là peut-être aurait-elle dû écouter plus attentivement et peut-être qu'aurait-elle dû l'écouter avant qu'il ne soit trop tard et aller

au Lebensborn

de Nordrach

pour y faire des enfants avant qu'il ne soit trop tard et avant que le monde ne devienne blanc et que l'hiver ne tombe même sur la Méditerranée aux rives jonchées de boîtiers de sismothère

                                        on lui bandait les yeux et son nez lui faisait mal parce qu'elle avait encore dit des choses qu'il ne fallait pas dire et surtout pas à lui

l'infirmier avait donné la quantité exacte en milligrammes pour son poids mais il n'en avait pas mis assez dans la seringue elle le sentait 

ça ne faisait pas effet comme il faut

c'était le penthotal la dose n'était pas assez forte elle allait tout sentir

il n'y en avait pas assez il n'y en avait pas assez il n'y en avait pas assez et il avait fait exprès

elle était trop lourde il n'y en avait pas assez ils lui avaient administré leurs saloperies chimiques en permanence depuis des jours des jours et des jours et elle s'y habituée alors il fallait augmenter au fur et à mesure  IL N'Y EN AVAIT PAS ASSEZ ET IL L'AVAIT FAIT EXPRES

IL N'Y EN AVAIT PAS ASSEZ ELLE ALLAIT TOUT SENTIR

si son cœur ne le supportait pas il allait lui ouvrir le torse pour y passer la main 

et le comprimer 

entre ses doigts pour qu'il reparte

ET ELLE ALLAIT TOUT SENTIR

calme toi calme toi ce n'est qu'un mauvais moment à passer, murmurait son ombre dans les replis mousseux de l'anesthésique

on va t'effacer, on va te pulvériser, te refaire à neuf

ce n'est pas grave

CELA FAISAIT POURTANT SI MAL

ce n'était pas une douleur vive et fulgurante qui l'aurait traversée de part en part pour la laisser pantelante non elle était sourde vicieuse et continue elle s'insinuait

de manière bilatérale

dans sa tête et tous ses membres si bien qu'elle crut que ses dents allaient exploser à l'intérieur de sa bouche et lui trouer les joues comme l'auraient fait des éclats de verre elle était en train de disparaître parce que l'esprit humain n'était pas fait pour encaisser autant de douleur avec si peu d'anesthésique

Gustav, réussit-elle à penser. Amène-moi dans le miroir

Il était là l'instant d'après pour lui prendre la main sans parvenir à la saisir car il ne restait plus grand-chose d'elle et ce qu'il en restait, ils étaient en train de le tuer et de l'éteindre de le tuer et de l'éteindre de le tuer et de l'éteindre

plus rien pour toi, vourdalak, dit l'ombre, tout pour moi

de la tuer et de l'éteindre il avait fait exp

S U A H N I E BOù les histoires vivent. Découvrez maintenant