Chapitre 29

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" Numéro Inconnu :

M'ignorer ne sert à rien ma fille.
Tu vas me rendre l'argent que j'ai été contrainte de te donner.
N'oublie pas que je suis ta mère et que tu me dois la vie.
Juliette, sois une gentille fille et obéis à ta mère.
Je ne serai pas aussi patiente qu'à l'époque mon enfant ..."

" Numéro Inconnu :

Quelle belle tenue tu avais aujourd'hui !
Avec quel argent peux-tu acheter tes vêtements ?
Le mien, n'est-ce pas ?
Rends-le moi tout de suite, il ne t'appartient pas.
Toi, en revanche, tu m'appartiens toujours"

" Numéro Inconnu :

Si tu ne veux pas me rendre ce qui m'appartient,
je peux toujours essayer avec la famille qui a
tenté de nous remplacer.
Leur maison doit être remplie d'objets de valeur ...
N'oublie pas que tu me dois la vie Juliette
Tu me seras éternellement redevable."

" Numéro Inconnu :

Tu devrais fermer les volets quand tu es dans ton
appartement ...
Ce serait tellement dommage que je te vois par
la fenêtre de ta chambre, n'est-ce pas ma petite ?"

" Numéro Inconnu :

Je perds patience.
Déposes mon argent à l'adresse suivante"


Les messages s'enchaînent depuis plusieurs jours, me rendant complètement paranoïaque. J'ai l'impression que chaque pas que je fais est suivi par ma mère. Son regard me pèse dans le dos, comme si elle me suivait à la trace. Je n'ose plus sortir de mon appartement, et je dois prétendre que tout va bien pour ne pas alarmer mon entourage.
Mais ça ne va pas : ma mère a trouvé où j'habite et je ne sais absolument pas comment elle a fait. C'est angoissant et oppression cette sensation d'être épiée et de ne plus être en sécurité.
Maintenant qu'elle est dehors, je dois m'attendre à tout.
A ce qu'elle vienne en personne.
A ce qu'elle persiste avec ses messages.
A ce qu'elle m'agresse entre deux ruelles.

Je me dis que prévenir ma famille d'accueil ne servirait qu'à étaler l'angoisse sur d'autres personnes mais cela ne serait pas la solution finale.
Il me semble que je suis contrainte de vivre avec cette peur au ventre, avec cette obligation de regarder derrière moi quand je vais d'un point A à un point B, encore plus qu'à l'habitude.

Cette inquiétude permanente entache ma capacité à suivre mes cours et à réviser à la maison. Le devoir que j'ai dû rendre sur le portrait m'est revenu avec la plus mauvaise note jamais récoltée et ce résultat m'a donné un mauvais coup au moral.
Je commence à douter de ma place dans cette filière et me demande si je ne vais pas devoir annuler et me réorienter même si j'ignore totalement quelle spécialité pourrait me plaire.

Pour couronner le tout, parce que deux problèmes ne suffisent pas, le propriétaire de mon appartement me condamne à le quitter puisque je ne peux plus le payer.

Donc tout va bien dans mon parfait petit monde.

Mensonges.

J'ai donc quinze jours pour trouver un nouveau logement et c'est à ces recherches que je passe l'entière partie de mes journées, au lieu d'étudier et de tenter de récupérer mon début d'année catastrophique.
Trop longtemps je me suis laissée reposer sur mes lauriers, croyant les ressources de mon compte en banque inépuisables.
Mais je me suis trompée, comme souvent et je me retrouve dans une galère sans nom.

À la poursuite du bonheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant