Chapitre 19

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Des coups tambourinant à ma porte, la sonnette de mon appartement qui me hurle dans les oreilles. Voici le meilleur des réveils possibles. Notez l'ironie. Je m'extirpe difficilement de mon lit que je n'ai pas assez exploité cette nuit, trop concentrée dans le livre que je lisais et dont je voulais connaître la fin, et enfile un short avant d'aller ouvrir la porte d'entrée. Aussitôt, je suis agressée par un corps qui me saute dessus, me serre dans ses bras et vient me crier tout droit dans les tympans :

- Joyeux anniversaire Juliette !

Les bras frêles de Charlie autour de mon corps me serrent aussi fermement que possible. Le visage caché dans ses cheveux blonds, je perçois tout de même ses parents qui attendent sur le pas de la porte, le sourire aux lèvres. Quand elle finit par me lâcher, je suis rapidement prise dans les bras des deux parents qui font attention à me tenir moins durement, pour mon plus grand plaisir.

- Bon anniversaire ma grande, me glisse Hélène d'une douce voix maternelle.

Charlie a abîmé ses cheveux avec les multiples décolorations pour obtenir un résultat non naturel, enlevant la couleur brune héritée par sa mère qui, malgré les années, a toujours une chevelure soyeuse qui sent bon à chaque fois que je la vois.

- Je ne m'attendais pas à vous voir aujourd'hui, du moins pas aussi tôt. Il est quelle heure ?

Ils s'installent sur le canapé. Je fais couler du café dans deux tasses tandis que Charlie se serre elle-même un jus de fruits, m'en servant un par la même occasion.

- Il est dix heures, ce n'est pas tôt, rétorque Denis. Puis Charlie voulait venir de bonne heure.

Je me tourne vers la blonde qui sourit à pleines dents avec son air malicieux.

- La seule fois où je t'ai vu excitée pour un événement c'est quand tu es allée voir The Weeknd en concert.

- J'ai organisé une soirée pour ton anniversaire.

J'écarquille les yeux en me rendant compte de ce qu'elle me raconte. Comment ça "une soirée" ? Voyant mon manque d'enthousiasme dans les premières minutes, Charlie me réexplique la situation.

- J'ai invité tes amis à venir ici ce soir. Et il faut tout préparer, tout arranger pour que ton salon accueille autant de monde. C'est uniquement pour ça que je me suis levée tôt.

Je lui demande de voir la liste de personnes qu'elle a invité. Au départ, elle refuse pour m'assurer le côté surprise. Mais voyant mon agacement et mon entêtement à voir cette fichue liste, elle finit par céder et me tend son portable figé sur une page "note".

Invités anniversaire 23 ans Juliette

Julien / Simon / Maxence / Valentin / Anaïs / Flavie / Estella / Suzie / Antoine / Nathan / Juliette / Charlie / Riordan

20 heures

- Ceux qui sont en gras ne peuvent pas venir. Et il y a deux personnes que je ne connais pas mais d'après Maxence, tu devrais être contente de voir le premier et le deuxième a fait le gâteau alors c'est normal qu'il vienne.

D'un rapide coup d'œil me permet de mettre un nom sur les personnes dont elle fait référence. Antoine et Nathan. Ça me fait penser au fait que je n'ai pas raconté à Maxence ce qui s'est passé entre Antoine et moi.

Je donne à nouveau un coup d'oeil à la liste et bute sur le second prénom. Pourquoi est-il invité et pourquoi va-t-il venir ?

Je rejoins ses parents sur le canapé et subis les multitudes de questions pour savoir comment je vais en ce moment, comment mes vacances se passent et si je ne suis pas trop angoissée face à ma rentrée qui approche à grands pas. Je tente, par tous les moyens, de paraître sûre de moi et de n'évoquer à aucun moment l'appel de ma mère il y a deux jours. Appel que j'ai ignoré. Mais malgré tout, mon cerveau ne veut pas oublier cette information et en fait le sujet principal de toutes mes pensées. J'en ai même rêvé cette nuit. Que voulait-elle me dire ? Était-ce pour les mêmes choses que d'habitudes, c'est-à-dire de l'argent et prétendre qu'elle s'en veut ? Probablement. Pourtant, une part de moi me pousse à croire que peut-être, cette fois, c'était différent. Peut-être qu'elle voulait me dire qu'elle m'aimait et qu'elle s'excusait sincèrement. Peut-être qu'elle voulait mon pardon, peut-être qu'elle était désespérée après une claque de réalité foudroyante.

À la poursuite du bonheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant