À la poursuite du bonheur

Chapitre 27

Le sol jonché de feuilles mortes, l'odeur de cannelle embaumant le salon, la liste de films d'horreur pour ce soir, les citrouilles éparpillées un peu partout dans la maison ... L'esthétique d'Halloween est respectée à la lettre au sein de la maison de la colocation.
J'ai passé l'après-midi avec Nathan à préparer des biscuits et des tartes pour la soirée. Bien évidemment, nous avons été perturbé durant le processus de nos recettes une bonne dizaine de fois par les différents amis de Nathan qui voulaient goûter avant tout le monde.
Nous les avons chassés à coups de torchons dans le dos.

Tout le monde est présent et semble passer un bon moment. Antoine m'a proposé de venir passer la soirée avec eux, accompagnée de Maxence, pour regarder des films, grignoter et passer du bon temps. La proposition alléchante a de suite plu à mon ami qui s'intègre parfaitement bien avec les autres. Il a cette facilité à aller vers les autres et leur parler sans gêne qui m'épatera toujours.
Le courant semble particulièrement bien passer avec Anthony qui, dans le fond, sont deux personnes au cœur tendre.

Le four signale la fin de cuisson de la dernière fournée de cookies. Nathan me tend une assiette pour que je les positionne tous dessus, essayant de ne pas les superposer pour qu'ils finissent par coller et qu'on ne réussisse pas à les détacher, et nous sommes fins prêts à aller dans le salon retrouver tout le monde.

- Besoin d'aide ?

Antoine arrive après la guerre. Il prend tout de même une tarte et un bol de pop corn pendant que nous prenons le reste et disposons le tout sur la table basse. Les canapés ont été orientés de sorte à ce qu'on voit parfaitement bien la télé, les volets ont été baissés pour ne pas que les lumières extérieures viennent nous déranger pendant les films, et tout le monde se tasse pour que nous ayons une place.

Vivi a pris des plaids qu'elle nous distribue et finit par s'asseoir à côté d'Enzo qui attend que tout le monde soit prêt pour lancer le premier film d'horreur. Alicia lui demande de patienter encore deux petites minutes le temps qu'elle aille chercher une bouteille d'eau et revient s'installer entre Thomas et Maxence.
Et le premier film commence.

*****

- Oh putain !

Le petit cri de Vivi nous fait tous légèrement rire : le tueur vient de nous surprendre à la caméra, apparaissant de nulle part. Mais personnellement, même si je ne m'y attendais pas et que j'ai sursauté, je l'avoue, ce n'est pas ça qui me fait frissonner.
C'est la main d'Antoine contre ma peau, dans mon dos, qui me fait ressentir des frissons. Ses doigts dessinent des motifs imaginaires contre mon épiderme et il doit probablement se rendre compte de l'effet que ça me fait puisque, quand je tourne la tête vers lui, je le vois étirer un sourire qu'il tente de camoufler avec sa main qui lui sert d'appui-tête, son bras posé contre l'accoudoir du canapé.

- Tu me déconcentres, je lui chuchote à l'oreille pour qu'il soit le seul à m'entendre.

Les yeux rivés vers la télé, je suis surprise de sentir ses cheveux m'effleurer le visage et ses lèvres approcher mon oreille. Son souffle s'écrase contre moi.

- Tu es très facile à déconcentrer j'ai l'impression.

Doucement, ses lèvres se referment sur mon lobe d'oreille et mes yeux suivent le même mouvement. Il m'est impossible de me concentrer sur autre chose que sur l'humidité de la bouche sur moi.
Je fonds.
Je suis comme une glace laissée traîner sur le sol, en plein mois d'Août. Ses lèvres contre ma peau me font de l'effet, je ne peux pas le nier. Surtout quand ses baisers descendent le long de ma mâchoire et dans mon cou.
A mesure qu'il parsème discrètement ma peau de sa bouche, ma gorge se serre et mes inspirations sont plus courtes, rendant mon coeur aussi rapide qu'un cheval lancé au triple galop, et ses doigts s'enfoncent de plus en plus dans ma chair, me rapprochant encore et encore contre lui.
Ses baisers sont petits, légers, humides et délicieux mais s'arrêtent quand un second cri de Vivi me fait sursauter.