À la poursuite du bonheur

Chapitre 43

Le 28 Décembre, 21 heures 30
À la colocation

ANTOINE

La plupart de mes amis sont encore dans leurs familles, loin de la maison. Quand j'entre dans le salon, après avoir ouvert ma porte avec les clefs que j'ai gardé, je retrouve Anthony et Nathan dans le salon.
Ils semblent surpris de me voir, sans doute parce que je n'ai pas envoyé de message avant de débarquer ici. En me vautrant sur le canapé face à eux, je prends une des bières posées sur la table basse.

- Ça va ? m'interroge Anthony que je n'ai pas vu depuis un petit moment maintenant.

Nathan ne décroche pas son regard de la boisson que j'apporte à mes lèvres avant de répondre.

- Je viens de me taper deux heures de route, je suis éclaté.

- Qu'est-ce que tu foutais ?

- J'ai raccompagné Juliette chez Paul.

Ils n'arrivent pas à être discrets alors qu'ils sourient tous les deux comme des enfants. Je lève les yeux au ciel et poursuis ma descente de bière. Elle est chaude et infâme mais fait l'affaire.
Après avoir déposé Juliette, je n'avais pas envie de rentrer à l'appartement toujours vide puisque Hector n'est pas rentré et est toujours chez Susanna, sa mère.

Alors au lieu de faire une connerie et d'aller dans un bar, j'ai préféré faire encore plus de route et venir ici, voir mes amis.

- C'était bien Noël avec elle ?

Je hoche simplement la tête, ne voulant pas m'attarder sur le sujet avec eux. Ma vie privée et amoureuse n'a jamais été un sujet sur lequel j'aime me répandre même avec mes potes les plus proches.

- Elle t'a offert quoi ?

Décidément, Anthony est très curieux.
Je me demande si son frère interroge Juliette de la même manière en ce moment même. Ce serait comique.
Du moment qu'il reste éloigné d'elle, ça ne me dérange pas.

Ce qu'elle m'a offert ?

Des baisers à en perdre le compte.
Son cœur et sa confiance.
Une nouvelle histoire.
Des caresses et des étreintes chaleureuses.
Un collier que je n'ai pas quitté depuis ce jour.

- C'est quoi ce putain de sourire ? se moque Nathan. T'as l'air ... heureux ?

- Je le suis.

En sortant ces mots, je me rends compte de ce que je suis en train de raconter. Suis-je heureux ? Avec Juliette, oui.
À nouveau les deux garçons s'échangent un sourire complice et malicieux.

- Très beau collier au passage, remarque Nathan.

J'ai le réflexe incontrôlé de porter mes doigts sur la pierre et les mots de Juliette évoquant sa protection et ses bienfaits me reviennent.
Je n'y crois pas spécialement, mais on ne sait jamais.
Et puis le collier est sublime.

- Vous pourrez dire à Enzo qu'il y aura trois invitées de plus au nouvel an ?

- Qui ?

- Juliette et deux de ses amies. Si ça le dérange, vous lui dites de m'appeler.

- Ça ne le gênera pas. Du moment qu'elles apportent quelque chose, lui il s'en moque.

C'est bien ce que je pensais et je suis ravi d'avoir vu juste. Ça m'aurait embêté de me prendre la tête avec mon pote pour un nouvel an.
Mais ça ne me dérangerait pas de me prendre la tête avec lui si son refus est juste basé sur la présence de Juliette. Je ne laisserai plus aucun pote se mettre en travers de mon chemin sur cette relation.