Chapitre 10

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Grâce à mes quatre points au-dessus de la moyenne, j'ai obtenu mon avant-dernier partiel de l'année. Je n'ai, à présent, plus qu'à me concentrer sur le dernier pour terminer l'année et être enfin en vacances.
Après une semaine de cours, je commence déjà à regretter la semaine de repos qui vient de s'écouler. Les piles de feuilles de cours commencent à devenir conséquentes et vont finir par être plus grandes que moi si je continue sur cette lancée. Et puis, je commence à me demander si ma méthode de tout taper à la main en cours et recopier sur l'ordinateur une fois rendue à la main n'est pas la pire de toutes celles que j'aurai pu avoir.
Chacun a ses moyens de mémorisation. Le mien, c'est de noter encore et encore les mêmes informations pour qu'elles me restent en tête. Cela vient sûrement du fait que j'ai dû copier d'innombrables lignes lorsque j'étais punie à l'école primaire parce que je chahutais trop, selon les maîtresses.

Attablée à une des dizaines de tables dans la bibliothèque universitaire, j'assiste à une dispute entre deux étudiants, tout en tentant d'étudier. Mais je crois que la dispute m'intéresse plus que mes cours.

- J'en ai rien à faire de ton putain d'avis sur la manière dont je m'habille. Ce que je porte ne te plais pas ? Traces ta route !

- C'est pas ça que j'dis. J'aime bien quand tu t'habilles comme ça mais je déteste le regard des mecs sur toi. J'y suis pour rien.

La fille en question porte une simple robe qui lui arrive à mi-cuisse. Elle n'a rien de transcendant et je la trouve vraiment magnifique avec celle-ci. Ses cheveux, coiffés en deux hauts chignons la rendent un peu plus enfantine mais cet effet est rapidement contré par son maquillage appliqué à la perfection.
Le gars, en revanche ... Ce n'est pas la première fois que je le vois. Je l'ai déjà vu se prendre la tête avec une personne de ma classe pour de l'argent non rendu. Il n'avait pas l'air de vouloir céder.

- Toi aussi t'as un regard de mec je te rappelle.

- Ce qui est différent, c'est que je suis ton mec.

- Plus pour longtemps si tu continues à me taper une crise de ce genre.

J'écarquille les yeux, un crayon entre les dents et un petit sourire sur les lèvres. Cachée derrière une rangée de bibliothèque, je ne suis pas visible. Seulement, s'ils reculent, je suis cramée.

- Oses me plaquer et tu sais ce qui va se passer.

Le garçon avance d'un pas menaçant vers la fille qui ne bouge pas d'un centimètre. Elle ne baisse pas le regard, elle ne semble pas être effrayée par le changement de comportement de son copain.

- Mais je t'en prie, vas-y, mets tes menaces à exécution pour qu'on n'en parle plus. Depuis le temps que tu le dis, tu devrais peut-être le faire.

De quoi parle-t-elle ? Je n'aurai pas le droit à plus d'informations puisque le gars finit par partir de la bibliothèque en faisant un boucan d'enfer. La fille, quant à elle, soupire et finit par me voir la regarder. J'ai beau dévier mon regard, je suis dévoilée au grand jour.
Quand elle tire sur la chaise à côté de moi, j'ai le cœur qui s'emballe.

Elle sort son téléphone à coque rose et le pose contre ma gourde d'eau afin de se voir dans son écran.

- Les hommes sont tous des connards.

- Si je peux donner mon avis, ton mec a l'air d'en être un beau.

Elle pouffe de rire et défait les barrettes de ses cheveux qui sont plaqués en arrière avec une bonne tonne de gel.

- Et encore, là c'était rien.

- Pourquoi tu restes avec lui si il est comme ... ça ?

À la poursuite du bonheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant