Chapitre 38

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Le 13 Décembre, 20 heures 30

Maison Mme Carnet, Nantes




JULIETTE


Le trajet a été épuisant. La conduite de Paul est excellente, le choix de musique l'est tout autant, mais les embouteillages nous ont énormément retardé. Nous sommes partis avec une bonne demie-heure d'avance mais heureusement, parce que nous arrivons juste à 20 heures 30 chez la mère de Paul et d'Anthony, à l'heure prévue.

Il y a pas mal de voitures quand nous arrivons et ça ne peut pas être que celles de ceux qui habitent à la colocation. Voyant mon début de panique et mon incompréhension, Paul se tourne vers moi avant de frapper à la porte d'entrée.

- Elle a invité plus que ceux de la coloc ! je m'exclame. Y'a combien de personnes là maintenant ?

- On va être une petite quinzaine.

- Qui a été ajouté ?

- Les parents de Vivi et ceux d'Antoine. C'est les seuls que ma mère connait très bien et qui ont pu se libérer.

Dans quel bourbier me suis-je fourrée ? Il voit que je ne suis pas prête à entrer et fait demi-tour.

Je le suis.

Il s'adosse contre un des murs de la maison, celui en face des places de parking et enfonce sa main de son pantalon pour en sortir un paquet de cigarettes et un briquet.

Il en glisse une entre ses lèvres et allume son briquet. Cependant, avant que la flamme de ce dernier vienne allumer sa cigarette, je la vole et la glisse entre les miennes.

Paul lève un sourcil et me regarde avec un air amusé. Il place le briquet juste en face de la cigarette pour me l'allumer mais recule le briquet avant que la flamme ne touche le bout. Je suis le mouvement, me rapprochant de lui jusqu'à ce qu'il dépose ses lèvres au coin des miennes. Mon sourire s'étire et Paul me reprend sa cigarette.

- Évitons d'abîmer ces petits poumons, il sourit en recrachant la fumée de la clope.

Il tourne la tête dans le sens opposé pour ne pas que je l'inspire. Au même instant, son regard, et le mien suit rapidement quand je comprends que quelque chose cloche, se pose sur Antoine qui arrive accompagné d'Anthony. Le blond se marre dans sa barbe et nous regarde avec un air qui veut dire " quel beau merdier " et me donne des envies de meurtres. Mais en fin de compte, Anthony n'a pas tort.

- Gênant, se moque le petit frère.

- Dit celui qui a pissé au lit jusqu'à ses six ans, enchérit le grand frère.

Antoine me regarde et moi qui m'attendais à être confrontée à de la colère, de la haine ou de la rage d'avoir fuis de la sorte au restaurant et de l'avoir bloqué sur les réseaux ou même son simple numéro de téléphone, je suis surprise de lire de la culpabilité et des remords.

OK, il s'en veut. C'est bien. Mais ça n'efface pas qu'il m'a embrassé alors que je ne le voulais pas, qu'il m'a avoué un rapprochement entre Alicia et lui et .. non, cette partie d'histoire n'est pas recevable comme étant une excuse de ma colère envers lui lorsque j'ai fait exactement la même chose, enfin à peu près, avec Paul.

À la poursuite du bonheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant