Chapitre 41 / Flashback

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NOVEMBRE 2021

L'ordinateur posé sur mes cuisses commence à douloureusement me chauffer la peau, quand bien même mon jean est plutôt épais.

Sois ceci est un signe que je suis scotché à mon écran depuis de trop longues heures, ce qui est probablement le cas puisque l'horloge sur le mur du bus indique seize heures trente de l'après-midi, soit cinq heures après que je lai regardé la première fois; sois mon ordinateur commence à vieillir de plus en plus.

Étant un récent achat, j'opterais plus pour la première option, surtout si je me penche sur les douleurs que je ressens dans le bas du dos à force d'entretenir une position vicieuse sur cette banquette.

Je me contorsionne pour étirer mes jambes le long de la banquette que j'occupe, tapant légèrement la cuisse du studieux étudiant en Histoire qui semble concentré sur son ordinateur, tout comme je l'étais il y a encore deux minutes avant que mon regard ne tombe sur lui.

Maintenant, je sais que c'est foutu pour que je me remette à travailler.

Regarder Maxence étudier, prendre des notes, taper ses doigts sur son clavier, se concentrer est bien plus intéressant et passionnant que relire des contrats que m'a envoyé Evan.

Voir les sourcils du blond se froncer quand il ne comprend pas un passage de son texte, remarquer son début de sourire quand tout s'éclaire enfin, remarquer ses épaules se détendre quand il trouve la réponse finale ... Je pourrais passer une journée entière rien qu'à le regarder. J'en oublierais de manger, de bouger.

C'est ce que j'ai fait hier : j'étais censé aller faire du sport avec Sasha, estimant qu'il est temps que je me reprenne en main en cette période creuse, mais j'ai préféré passer la journée à déconcentrer Maxence avec mon insistance à le regarder, encore et encore.

Et encore.

Parce que ça ne sera jamais la fois de trop.

Je ne me lasserais jamais de ce visage si angélique.

Je ne me lasserais jamais de ces cheveux blonds foncés qui rendraient jaloux les surfeurs australiens.

Je ne me lasserais jamais de ce nez qui se retrousse plusieurs fois par heure, juste comme ça.

Je ne me lasserais jamais de ces lèvres qui s'étirent en un sourire qui me donnent envie de me jeter dessus et d'écraser ma bouche partout où un centimètre de peau me fait de l'œil.

- Tu me déconcentres, me dit-il en me faisant revenir sur Terre.

Tout en ignorant mon regard, il continue de porter toute son attention à son ordinateur que je rêve de voir éclater contre un mur.
J'ai envie de lui arracher ses bouquins qu'il feuillette, qu'il annote.
J'ai envie de fermer à double tour ce fichu bus dans lequel il n'y a personne d'autre que nous à l'heure actuelle.
J'ai envie de faire comprendre à Maxence ce qui se passe à l'intérieur de moi, j'ai besoin qu'il me rassure que je ne suis pas le seul à ressentir cette pression au fond de moi.

Une pression qui n'est pas douloureuse.

Juste très perturbante et dérangeante quand on est en public.

Parce que je sais que je dois me museler pour ne pas lui sauter dessus et goûter à ses lèvres.

Parce que j'ai tout le temps envie de l'avoir près de moi, de laisser mes mains parcourir son corps, de mémoriser à jamais les muscles de son corps, l'éclat dans son regard, les traits de ses lèvres.

À la poursuite du bonheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant