Chapitre 33

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Le 8 décembre,

Toulouse

JULIETTE


Le chat grimpe sur mes genoux alors que je tente de nouer mes lacets. Ayant enfin retrouvé l'entièreté de mes forces dans mes jambes, je peux me déplacer où bon me semble sans attelle et sans prendre une éternité à faire deux pas.

Il ne me reste plus que mon plâtre que je dois supporter encore quelque temps et tout ne sera que lointain souvenir.

Si on oublie les quelques cicatrices que le violent impact m'a laissé sur la peau. Mais une de plus ou une de moins, est-ce que ça change grand chose, honnêtement ?

- T'es bientôt prête ? Je ne crois pas que le train va t'attendre, me rappelle Paul en entrant dans le salon, ses clefs de voiture à la main.

Son chat disparaît au même moment, surpris du bruit et me permet donc de terminer de lacer mes converse. Une fois fait, j'attrape mon sac, ma valise et mon téléphone. Paul m'ouvre la porte et on prend l'ascenseur pour retrouver sa voiture, garée dans le parking souterrain de l'immeuble. Ici il fait frais, les murs sont tagués de diverses motifs ou phrases plus étranges les unes que les autres, et les lumières clignotent, ne laissant pas une atmosphère rassurante régner.

On installe mes affaires dans le coffre de voiture avant de s'installer, à notre tour, sur nos sièges respectifs.

Les routes sont encore couvertes d'un léger voile de neige mais ce n'est pas suffisant pour bloquer les routes et nous empêcher de nous rendre à notre destination.

Le soleil de décembre est caché derrière les nuages blancs qui blessent mes iris.

Sur mon téléphone, les messages de Maxence me demandant où je me trouve fusent et je tente de lui répondre malgré mon écran plus brisé que mes os ont pu l'être.

Avec de grosses accélérations et doubler les plus lents, Paul se gare à 10 heures 52 précisément sur le parking de la gare où m'attend déjà mon ami. Je descends rapidement, prends mes valises et me tourne vers mon conducteur pour le remercier.

- Merci beaucoup pour la course !

- Bon week-end à toi.

Maxence prend mon sac et nous filons vers le quai où le train vient à peine de s'arrêter. Nous n'avons pas le temps de nous dire bonjour, trop pressés et anxieux à l'idée de rater notre moyen de locomotion vers Toulouse,

Ce n'est que lorsque nous nous asseyons à nos places qu'on soupire un bon coup et qu'on se fait la bise pour se saluer. Il retire son bonnet noir et libère ses cheveux blonds foncés toujours aussi parfaits. J'enlève ma veste, sachant que si je la garde pour les sept prochaines heures, je vais me rendre malade. Autant se mettre à l'aise dès le départ.

- Valentin m'a appelé tout à l'heure pour me prévenir qu'il arrivera une heure après nous. Il a loupé son premier train.

- Tu as eu la confirmation de l'airBNB ?

- Un pote de Maxime l'a reçu. Tout est en ordre.

Pour fêter la sortie du projet de Maxime, ce dernier a décidé d'organiser un week-end avec ses amis et a voulu que Valentin et moi soyons également présents.

C'est avec grand plaisir, malgré les quelques blessures qui me restent malgré qu'elles s'estompent, que j'ai accepté d'être présente. Même si nous allons faire beaucoup trop d'heures de train en quelques jours, je sens que ces deux jours loin de notre ville vont me faire du bien.

À la poursuite du bonheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant