Chapitre 56

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Le 12 Février, 14 heures

JULIETTE


Le ménage a été fait du sol au plafond dans l'appartement, les décorations sont accrochées un peu partout et par-dessus tout, nous sommes tous prêts pour accueillir Antoine qui fait son grand retour aujourd'hui. J'accompagne Nathan et Anthony pour aller le chercher à l'hôpital. Tout le monde nous attend à l'appart et nous sommes tous impatients de fêter son retour. Ce sera juste un petit repas entre nous, rien de très mouvementé, mais les retrouvailles sont attendues depuis longtemps.

Vivi m'a aidé à me préparer. C'est elle qui a appliqué le maquillage sur ma peau et m'a prêté une robe. Elle s'est appliquée à la perfection. Ses mains manucurées sont douées autant en tatouage qu'en maquillage qu'elle n'applique presque jamais sur elle.

- Vous pensez qu'il se doute de quelque chose ? je demande en passant la tête entre les deux sièges avant.

- On a essayé d'être discrets alors je ne pense pas. Il croit que c'est Hector qui vient le chercher en plus.

J'ai hâte, mais j'ai tellement peur en même temps. La nervosité et l'excitation de voir sa réaction me donnent un peu envie de vomir alors je dévie mon regard sur la route plutôt que de continuer à fixer le GPS intégré à la voiture qui nous mène jusqu'à l'hôpital à une petite heure d'ici.

Je redoute que la surprise ne lui plaise pas : quand on vient de passer 2 semaines à l'hôpital, qu'on est tombé dans le coma, qu'on a eu un lavage d'estomac, des côtes brisées et un petit traumatisme crânien, peut-être que la seule chose qu'on veut est du calme et de la tranquillité quand on rentre chez soi ...

Les piétons traversent n'importe où, sauf sur les passages piétons, les vélos grillent les feux rouges et crient sur les voitures qui ne les laissent pas passer ... Un vrai schéma d'un centre ville.

- Je stresse comme si c'était la première fois que j'allais le voir ! je me plains en serrant les cuisses pour éviter que ma robe ne se soulève avec le vent qui entre par les fenêtres dans l'habitacle.

- Tu as des papillons dans le ventre ? se moque Anthony en me regardant à travers le rétroviseur intérieur.

- T'as les jambes en coton ? enchérit Nathan.

Un coup dans la cuisse pour tous les deux, j'arrive à les faire éclater de rire en quelques secondes.

Quand nous arrivons sur le parking, je suis la première à descendre mais les garçons semblent prendre tout leur temps. Je piétine du pied et sens le soleil me frapper dans le dos. Si mon médecin me voyait à l'heure actuelle, il me taperait sur les doigts, me rappelant que mes cicatrices n'apprécient guère le soleil et que ce contact pourrait les aggraver. J'aimerai bien lui dire que je n'en suis plus à une près, désormais.

Je sème rapidement les garçons en marchant rapidement jusqu'au hall d'entrée. Les mains dans les poches, ils arrivent tranquillement comme si notre mission du jour n'était pas si importante que ça. Je ne sais de quoi ils discutent, mais ils semblent concentrés dans le sujet de conversation.

Je dois probablement ressembler à une enfant à réagir de la sorte mais je suis impatiente de retrouver Antoine alors les voir prendre la situation avec autant de lenteur me met hors de moi. Je reste, cependant, calme et appuie sur le bouton de l'ascenseur pour nous mener à l'étage 3.

A force de venir ici, je commence à connaître les lieux et les soignantes, notamment Christelle qui est secrétaire médicale. Toujours derrière son grand bureau, je suis surprise de ne pas la voir quand nous arrivons au bon étage.

À la poursuite du bonheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant