À la poursuite du bonheur

Chapitre 39 / Flashback

OCTOBRE 2021

Halloween.

Autrement dit, un des meilleurs concerts de l'année.

J'aime voir le public se déguiser, s'habiller dans le thème, assorti aux décorations que le STAFF a installé tout au long de la journée, et aussi de la veille.

J'aime le travail que réalise Daphné sur mon visage, maquillant ma peau. Cette année, elle a opté avec mon accord pour un maquillage de squelette. Noircissant mes paupières, mon nez et dessinant les contours de mes os, mes dents, mes mâchoires, elle a le parfait coup de pinceau pour obtenir un résultat réaliste.
Si elle n'était pas déjà ma maquilleuse, je l'embaucherais sur le champs.

Chaque membre de l'équipe a joué le jeu : les deux guitaristes, Jessica et Alvin, sont en Morticia et Gomez Addams. Bastien a opté pour une copie d'un clown, et Aïsha, la pianiste, est une somptueuse, mais effrayante, dame blanche.
Comme à son habitude, Leonard va monter sur scène et avec sa lubie pour se colorer les cheveux avec tous les pigments possibles et imaginables, il a facilement opté pour le déguisement du Joker. Même Sasha et sa persévérance à rester discret à jour le jeu : il s'est maquillé en vampire mais même ainsi, il parait classe et chic. On pourrait lui enfiler un sac poubelle sur la tête, il arriverait à donner à ce look un style plus que correct.

La salle de 20 000 personnes regorge de différentes créatures. Des plus softs que d'autres, des plus marrantes que d'autres. J'ai un penchant pour les déguisements qui ne sont pas du tout effrayants, comme la fille habillée en banane, ou en ananas ? De loin je n'arrive pas à distinguer pour quel fruit elle a eu un penchant mais ce qui est sur, c'est qu'il n'est pas tiré de l'univers de l'épouvante.

Après le concert, nous avons décidé de boire un verre ensemble. Faisant deux dates dans la même ville, le bus ne bougera pas du parking de la salle de concert.
Sasha a même, pour une fois et c'est à marquer d'une croix rouge dans le calendrier, accepté de dormir dans le bus, à la couchette qui lui est destinée mais qui n'est jamais occupée. Peut-être est-ce parce qu'il ne veut pas prendre le volant après un concert cumulé à une soirée, et je ne peux pas aller en défaveur de cette décision qui est la meilleure qu'il aurait pu prendre.

Mais en attendant, on essaie tous de passer et de faire passer un excellent moment. À chaque fois que je me retourne vers le reste du groupe, j'ai un léger mouvement de sursaut en voyant l'énorme fausse araignée sur le haut du piano, baignant dans sa toile particulièrement bien faite. Elle fait de la concurrence aux vraies qui doivent probablement trembler dans les coins de la salle, sous l'effet de à vibrations des caissons disposés un peu partout dans la salle pour diffuser un son équitable et accordé pour tous et toutes.

Le refrain de la treizième chanson arrive, et tous en chœur, on s'époumone :

« Kissing under the rain
Dancing on a road
Reading a book while we're hugging
This is so much cliché »

Pas ma préférée, car pas ma plus récente et ma plus travaillée, mais il faut croire qu'elle est tout de même bien appréciée de parte rythme que je lui ai créé, avec évidemment Camille, et les paroles assez faciles et courtes à crier.
Des fois, pas besoin de se casser la tête pour que ça plaise j'ai l'impression.

« At the end of the film, there is a long list
Not for the guitarists, but of every person with who I flirt
People give more interest in it
I'll be desired if on stage I take of my shirt
If I wear a skirt, they gonna say I'm just a pert searching for attention, who wanna romantize the dirt »