Chapitre 47

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Le 5 Janvier, 10 heures
Garage de Thomas








ANTOINE








                                Nouveau et perturbant sont les maîtres mots de ce que je ressens face à mon nouveau et premier " vrai " travail au sein du garage de Thomas. N'étant pas encore entièrement à l'aise avec les termes techniques et les différentes machines que je dois utiliser dans la journée, il est indulgent avec moi, pour mon plus grand plaisir. Salarié depuis deux jours à présent, je m'améliore de jour en jour.

Bien que difficiles, mes journées de travail me permettent de me garder à carreau et de ne pas divaguer.

Avoir le cerveau et les mains occupés aident à ne pas ruminer et se focaliser sur ma rancoeur et ma peine interne. Je ne remercierais jamais assez Thomas pour ce job, peu importe le temps qu'il durera.

Chaque jour, de nouvelles voitures arrivent. Je dois les enregistrer, les apporter au garage où elles se font désosser. Dès l'instant où les pièces les plus potables et récupérables sont retirées, je stationne les voitures jusqu'au parking où elles sont directement envoyées à la casse. Ainsi, Thomas et ses mécaniciens peuvent réparer les voitures de différents clients.

N'étant pas la personne la plus sociable et à l'aise avec les autres, être en relation avec les clients est ce qui est le plus compliqué pour moi.

Mais mon ami, et désormais patron, a confiance en moi et me dit qu'on ne peut pas être parfait les premiers jours.

— Pause clope ?

La tête de Thomas apparaît par la porte derrière moi qui mène à l'atelier.

Derrière le bureau de l'accueil, je range la facture que je viens de faire et verrouille l'ordinateur avant d'attraper ma veste et de le rejoindre, lui et l'équipe.

L'odeur de l'essence m'arrache le nez dès que je traverse l'atelier et même si je n'y reste pas longtemps dans la journée, quand je rentre à l'appartement, mes vêtements sentent encore cet horrible parfum.

Il y a trois employés ici, sans me compter. Et tous fument, ce qui est pratique pour nos pauses. Thomas n'a pas l'air d'être un patron chiant et je crois même qu'il est apprécié des employés. Tant mieux pour lui.

— Trois voitures arrivent en fin d'après-midi, annonce Thomas à ses employés. Vous pourrez les laisser dans la cour arrière. On les désossera demain.

Thomas et moi commençons et finissons à la même heure. Ses employés arrivent une heure et demie plus tard et repartent donc autant de temps après nous.

Tirant sur ma cigarette, téléphone dans une main, je réponds au message de mon frère qui me demande si je peux aller faire des courses pour le repas de ce soir, passant devant un supermarché pour rentrer à l'appartement. Évidemment, j'accepte et garde la liste qu'il m'envoie presque aussitôt.

Puis un second message d'une toute autre personne apparaît sur mon écran au moment où j'allais le verrouiller et le ranger.

Juliette :

Est-ce que je peux passer à la fin de ta journée de travail ?

Moi :

Bien-sûr, tu restes manger ce soir à l'appart ?

Je vais faire des courses, tu prendras ce que tu veux

Elle accepte et me dit qu'elle sera là à 15 heures. Je présume qu'elle prendra les transports en commun, n'ayant toujours pas réglé son souci de voiture mais égoïstement, j'en suis ravi : ça me permet de passer plus de temps avec elle quand je dois la ramener jusqu'à l'appart où elle crèche.

À la poursuite du bonheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant