Chapitre 7 / FLASHBACK

50 3 0
                                    

JUIN 2021
NICE
06 HEURES





Il se pourrait que j'ai oublié de préciser à Maxence qu'on devait se lever tôt aujourd'hui. J'ai un peu mal au cœur de devoir le réveiller mais on ne peut pas se permettre d'être en retard : le bus arrive dans une petite demi-heure pour nous prendre et partir direction Montpellier, et je ne peux pas le faire attendre indéfiniment sachant que j'ai déjà joué des pieds et des mains pour qu'il vienne jusqu'à chez moi, et non que j'aille à Marseille.

N'ayant pas d'autres choix que celui d'entrer dans la chambre d'ami pour le prévenir, je pousse la porte et ferme les yeux au grincement qu'elle produit, comme si ça allait pouvoir changer quelque chose.

Dans la faible obscurité de la pièce dont il n'a pas pensé à fermer les volets avant de s'endormir, je le vois, étendu dans le lit, sous la couverture rouge du lit. Son visage paraît paisible lorsqu'il dort et sa bouche légèrement entrouverte laisse passer l'air au moment de l'inspiration et de l'expiration. N'est-ce pas mauvais de respirer par la bouche quand on dort ? J'ai souvent entendu ça de la part de ma mère. Mais après tout, elle n'était ni médecin, ni infirmière. Elle se contentait d'accueillir les clients dans un hôtel, ce qui est déjà pas mal, je dois bien avouer. Mais ça n'a aucun rapport avec la santé ...

Bref, je divague.

Mon regard se porte à nouveau sur Maxence. Je n'ose pas faire un bruit alors que je suis censé le réveiller, c'est illogique ! A pas de loup, je m'approche de son lit, espérant que le parquet ne craque pas sous mon poids. Lui faire peur n'est pas dans mon objectif de la journée.
A sa hauteur, je m'accroupis et secoue légèrement son épaule. Ses cheveux partent dans tous les sens, et paraissent tout emmêlés.

- Faut se réveiller, je dis à voix basse.

Je prends trop de pincettes. Si ça avait été Sasha, je n'aurai pas hésité une seule seconde et aurais allumé la lumière et lui aurais sauté dessus. Si ça avait été Leonard ... Non, c'est lui qui réveille tout le monde. Il m'aurait lancé un verre d'eau dessus, c'est sa marque de fabrication, marque très désagréable à subir.

Ma voix, même faible, semble réussir à le tirer facilement de son sommeil. Je l'arrache à ses rêves doux et ses yeux s'ouvrent. Avant qu'il ne le fasse, je me suis reculé pour éviter de le surprendre de bon matin avec le visage presque collé au sien. Avec difficulté, il parvient à garder ses yeux ouverts et je le vois froncer les sourcils, ne comprenant pas ce qui est en train de se passer.

- J'ai oublié de te dire hier soir : on doit partir dans une demi-heure. Le tourbus va venir nous chercher.

Il se tourne sur le dos et s'étire tel un chat. Son tee-shirt remonte le long de son ventre et alors qu'il est toujours couché, baillant et frottant ses yeux, je me redresse.

- Café ?

- Je veux bien, merci.

Je me dirige vers la cuisine et prépare sa boisson chaude, m'en faisant une au passage, pendant que je l'entends se lever et prendre sa douche. Jetant des rapides coups d'oeil sur mon téléphone pour suivre la conversation entre Sasha et Leonard sur notre groupe, je manque de me brûler en prenant trop rapidement la tasse.

Qu'est-ce qu'ils foutent, réveillés à cette heure-ci ? Pour Leonard, je suis persuadé qu'il est dans le bus, c'est même sa maison principale, squattant ici et là. Mais en ce qui concerne Sasha, c'est étonnant : je pensais qu'il viendrait qu'au cours de la journée. C'est lui qui s'occupe des photos : photographe hors pair, il m'était logique de le prendre dans mon équipe. Il est la coqueluche du groupe : tous les fans l'aiment et je crois que certains viennent même au concert juste pour le voir. J'ai vu des édits sur certains réseaux qui m'ont bien fait rire et évidemment, en bon ami que je suis, je les lui ai tous envoyés.

À la poursuite du bonheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant