Chapitre 41

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Le 24 Décembre, 17 h 45
Appartement de Paul



JULIETTE

Avoir étalé mes affaires sur le lit de Paul ne m'aide pas à faire mon choix sur la tenue que je vais porter ce soir, au repas de Noël dans la famille d'Antoine.
Angoissée à l'idée de participer à ce repas familial, je m'éparpille et perds un temps précieux à assortir des hauts et des bas qui ne vont absolument pas ensemble.
Mais le stress se moque de moi.

Et Paul aussi.

Adossé à l'embrasure de sa porte, son sac de sport où sont rangées plusieurs tenues puisqu'il ne revient que dans quatre jours, il me regarde perdre espoir d'un jour, trouver la tenue idéale.

- Au lieu de te moquer de moi, tu pourrais m'aider ! je grogne en lui lançant une paire de chaussettes qu'il arrive à attraper avant qu'elle ne vienne lui frapper le torse.

- C'est trop plaisant de te voir te remuer les méninges de la sorte.

Il esquive encore une fois la deuxième paire mais se mange la troisième dans le visage. Dès qu'elle tombe par terre et que le regard de Paul se change et qu'il me transmet que j'aurai mieux fait de m'abstenir, je sais que je vais regretter mon geste.
Mais il n'aura pas le temps de parcourir les quelques mètres qui nous séparent puisque la sonnette de l'appartement nous interrompt.

Paul part ouvrir pendant que je reste toujours aussi hésitante devant mes vêtements. Puis deux voix s'élèvent dans le salon et je reconnais celle d'Antoine. Surprise, je regarde l'heure sur mon nouveau téléphone et écarquille les yeux : il est déjà près de 18 heures ? Oh, je suis vraiment en retard.

À travers la chambre, j'entends les deux garçons discuter plutôt calmement. Ils ne seront jamais les meilleurs amis du monde, mais j'ai l'impression que les tensions pourraient, peu à peu, s'atténuer pour le bonheur de tous.
Je range quelques tenues dans ma valise et la referme en m'appuyant de toutes mes forces dessus. Avec un bras toujours fébrile, et un ventre blessé, je fais attention de ne pas me blesser encore plus. Ce serait embêtant.

Puis je sors de la chambre et retrouve les deux garçons. Le propriétaire des lieux a sorti des cannettes de soda qu'ils sirotent en silence. Quand je me fais remarquer en posant ma valise au sol, ils se tournent tous les deux vers moi.

- Je ne suis pas prête, j'explique à Antoine qui fait tourner ses clefs dans sa main. J'ai encore ma douche à prendre.

- Tu peux la prendre à l'appart si tu veux. Mes parents n'arrivent pas avant 20 heures mais Hector m'a missionné pour préparer quelques biscuits apéritif. Et je compte bien sur toi pour m'aider à les faire.

Derrière lui, Paul se marre.
Pour m'embêter, les deux arrivent à mettre leurs différends de côté, c'est déjà quelque chose d'incroyable, les connaissant.

J'accepte la proposition d'Antoine, bien que je lui assure que je ne l'aiderai pas étant donné que la mission lui a été donnée à lui, et seulement à lui.
Il prend ma valise et je marche jusqu'à Paul pour lui dire au revoir. On se revoit le 28 Décembre, lorsqu'il reviendra ici.
Il passe un bras autour de mes épaules et écrase sa main sur le haut de mon crâne pour ébouriffer mes cheveux et les rendre tout emmêlés.
Rigolant face aux chatouilles que ses doigts, je peine à m'extirper de ses bras. Quand j'y arrive, j'écrase mes lèvres contre sa joue et lui souhaite de passer un bon réveillon avec sa famille.

Puis je m'en vais, suivant Antoine vers sa voiture.
Dire que je ne ressens aucune gêne ou malaise serait mentir. Ça fait tellement longtemps que je n'ai pas passé autant de temps avec Antoine que tout me semble nouveau. Pourtant, il va falloir que je m'y fasse parce que nous allons passer la prochaine heure côte à côte dans sa voiture à arpenter les rues pour retrouver son appartement qu'il partage avec son frère, et que les trois prochains jours auront lieu à ses côtés.

À la poursuite du bonheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant