L'Auberge 3

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Dominic observait calmement son interlocuteur, son regard perçant scrutant chaque détail du visage de celui qui avait vendue la jeune femme. Il n'était pas pressé, avait tout son temps. A ce moment là, il se rappela la petite chienne enfermée dans sa cage.

Trouvait elle le temps long.

Continuait elle à dormir et à rêver.

Il sortit son téléphone, se déplaça et activa les caméras, elle dormait toujours une main coincée entre ses cuisses mais s'en bouger. Il éteignit le portable et se tourna de nouveau vers l'homme toujours debout au milieu de la pièce. Il ne montrait aucun signe d'énervement, il restait maître de lui même comme en toutes circonstances, il avait apprit au fil des années que rien ne servait à se mettre en colère mais que son attitude calme et détachée déstabilisait les personnes en face de lui, sa présence seule imposait une peur délicieusement palpable et il s'en délectait. Il tourna lentement autour de sa proie, savourant chaque instant que l'autre passait à se ratatiner. Tout dans ses gestes respirait l'assurance de savoir qu'il était maître de cet instant. Ses yeux ne trahissaient aucune émotion, mais derrière cette tranquillité apparente une tension sourde émanait de lui.

Ainsi c'était lui, cette merde qui avait vendue Perle. Il se l'était plutôt représenté comme.....

Comment se l'était il représenté ? Avait il seulement essayé de se faire une image de lui, à vrai dire non mais il s'avouait qu'il ne pensait pas trouver devant lui un individu avec tant d'assurance, qu'à cela ne tienne il allait lui faire cracher, sa belle assurance. Il se rendait bien compte que sa façon de dominer la situation ébranlait les fondations que l'autre avait érigé mais il n'était pas redouté pour rien, il connaissait la valeur de son pouvoir, il attendait sans un mot.

Son adversaire se rendait bien compte lui,qu'il n'était pas là de son plein gré, qu'il avait été rattrapé par une de ses actions, il allait falloir jouer serré s'il voulait sortir de ce merdier.

"Perle, en effet je me rappelle".

Le ton de sa voix était froid, presque mécanique.

"Pourquoi l'as tu vendue"?

Il restait calme mais chaque mot semblait avoir du poids.

"Pourquoi pas, dans votre milieu ça se fait non".

Dominic n'était pas du genre à parler trop et en temps normal il réfléchissait, pesait le pour et le contre, n'était jamais impulsif bref tout ça pour dire que quand son poing partit en direction du nez du clown qu'il avait devant lui il aurait pu jurer que jamais il ne lui avait donné l'ordre de frapper. Son poing était partit s'aplatir sur sa cible à une vitesse sidérale  que même Nikos en resta surpris. Merde le Patron cognait c'est dire qu'il devait y avoir une bonne raison. L'impact sur le nez de sa victime fut violent, l'os éclata.

"Putain mais vous êtes cinglé, elle avait le feu aux fesse, obéissait à tout ce que je lui ordonnai, écartait les cuisses les yeux baissés, qu'auriez vous fait à ma place, une vraie petite salope soumise".

Il tenait son nez qui pissait le sang en parlant le plus vite possible avant de s'en prendre un autre. Il tentait de justifier son acte.

"Elle aimait ça, je ne l'ai jamais forcée, au contraire, j'attendais qu'elle s'ouvre un peu comme une fleur, vous devriez comprendre vous".

"Et c'est pour cela que tu en as conclu que tu pouvais te faire du fric sur son dos et le dos d'un pigeon en même temps".

"Oh, ça va, hein pas besoin de me faire la morale, vous croyez que vous êtes mieux que moi, vous étiez là pour acheter de la chaire fraiche vous aussi, alors pas besoin de me faire passer pour le méchant, vous les vendez vos esclaves, alors fermez votre gueule".

Le regard toujours fixe et impassible commençait à faire froid dans le dos de ce prétendu dominant à la petite semaine.

Pourquoi avait il tardé à partir le plus loin possible comme il avait prévu au départ, il regrettait presque d'avoir voulut être trop gourmand ?

Pourquoi avait il pensé que cette solution était toute simple pour se faire de l'argent facile ?

Qui était ce mec qui distillait de la peur à grosse dose et qui savait très bien ce qu'il faisait?

A qui avait il vendue cette nana ?

Toutes ces questions tournaient en boucle dans sa tête pendant que Dominic continuait de l'observer.

Cette fille n'avait été qu'un instrument dans un plan qu'il avait planifié au fil des mois, l'avait il aimé, peut être au départ puis avec le temps elle n'avait représentée que le joli tas de billets qu'il allait se faire mais ne nous voilons pas la face, il avait apprécier chacun des moments où elle se découvrait sans pudeur, s'écartait pour ouvrir sa chatte à son plaisir il regrettait presque de ne pas l'avoir dépucelée. Mais c'est qu'elle valait de l'or la petite, sur le marché avec ce petit bijou bien caché entre ses jambes.

Ce mec n'allait pas pouvoir le garder bien longtemps s'il ne voulait pas s'attirer des ennuis.

Mais l'attitude de maitrise totale de Dominic ne montrant aucune émotions affaiblissait sa certitude.

Avait il affaire à une mafia quelconque sur laquelle il avait piétiné les plates-bandes ou n'était ce qu'un type lambda  voulant affirmer son autorité. En réfléchissant prendre Dominic pour un quelconque quidam prêt à en découdre pour une pauvre fille était vraiment la pire des bêtises il s'en rendait compte, rien que la somme déboursée voulait tout dire.

"Ok mec, laisse moi partir et je ne porterai pas plainte pour séquestration et coups".

Au geste de Dominic, il comprit qu'il ne tenterait même pas de justifier son acte, il haussa les épaules.

"Qu'as tu fais de l'argent ? "

"Je l'ai dépensé"

Sa voix était aigu du fait qu'il se pinçait le nez pour arrêter le sang de couler.

"Tu es fort toi, dépenser tant en si peu de temps".

"Que veux tu j'ai de gros besoins".

Le geste de Dominic fut si rapide qu'il ne s'en rendit compte que quand il se retrouva coincé les bras tordus dans le dos par Nikos qui avait répondu à l'ordre gestuel.

"Bordel mais lâchez moi putain".

Dominic le fouilla, trouva son portefeuille, prit la carte d'identité et sortit de la cellule.

"Dee, trouves moi tout ce que tu peux et plus encore sur un certain Frank Depars".

"Ok Patron, c'est comme si c'était fait".

il raccrocha en pensant à ce qui venait de lui traverser l'esprit, récupérer l'argent que ce type lui avait escroqué et le mettre sur un compte pour Perle en espérant que celui ci n'ai pas dit la vérité en lui disant qu'il avait tout dépensé.

Il retourna dans la petite pièce où Nikos tenait toujours le dénommé Frank.

"Voilà donc tu vas rester avec nous encore un petit moment, le temps que j'ai les renseignements demandés".

"Vous n'avez pas le droit de me garder, je vous jure que vous entendrez parler de moi".

"Et toi, tu ne comprends pas où tu as mis les pieds, alors si j'étais toi je la fermerai".

Merci Nikos j'attends mon appel et je déciderai après".




Le ScarifieurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant