Perle

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Dominic n'avait toujours pas prononcé un mot. Le silence devenait lourd, presque oppressant.

Etait il en colère ? Pourtant son visage était calme, impassible, aucune trace d'émotion évidente. Il avait cette maitrise totale de lui-même de tout contrôler en toute circonstance. Son regard cependant avait un autre langage. Il la fixait depuis un moment de ses prunelles sombres comme un ciel orageux, pénétrantes, un regard qui l'enveloppait, la pénétrait, la scrutait, la décryptait comme une énigme, Cela vous donnait froid dans le dos.

Se pouvait il qu'il soit plus qu'il ne le disait. Dans ce cas sur qui était elle tombée. Qui était cet homme qui déversait toute sa perversité sur son corps.

Elle sentait son coeur battre plus fort, un bruit sourd résonnait dans ses oreilles, ses mains devenaient moites, la nervosité se mêlant à une excitation qu'elle ne parvenait pas à comprendre. Elle prit une profonde inspiration, tentant de calmer la tempête qui s'était emparée d'elle. Que se passait-il ? Ses yeux tentaient de percer son âme, de voir au-delà d'elle. Qu'avait elle donc faire pour le rendre aussi froid ? L'instant s'éternisait.

Pourquoi ce silence, sans un seul geste de réconfort, sans aucune explication ? Elle avait pourtant obéi, elle n'avait pas utilisée le clé, certes elle avait dormi mais même éveillée, elle ne serait pas sortie de sa cage sans bonne raison, alors pourquoi ce regard qui fouillait, perçait, essayant de comprendre chaque repli de son être, il n'avait pas besoin de parler pour qu'elle se sente dépossédée de toute humanité, une petite chienne subissant les foudres de son Maître.

Mais toujours cette question. Pourquoi un homme comme Lui d'une telle puissance, d'un tel charisme avait jeté son dévolu sur elle, si elle ne convenait pas à ses demandes ?

Elle n'avait pas ce pouvoir de séduction que les femmes de son entourage, les femmes d'affaires ainsi que les soumises devaient avoir, elle ne savait pas séduire à proprement parler, elle n'était pas une femme futile cherchant à séduire à travers d'artifices, non elle était elle, Perle. Il y avait quelque chose de brut, de naturel, presque sauvage chez elle, ses gestes étaient simples, elle ne se compliquait pas la vie et chaque mouvement semblait résonner d'une vérité profonde, comme si chaque fibre de son être était en parfaite harmonie avec le monde autour d'elle. Son regard franc ne cherchait jamais à dissimuler ce qu'elle ressentait. Elle ne portait ni masque, ni prétention, ses yeux étaient ceux d'une personne qui avait accepté ses faiblesses mais aussi ses forces. Sa vulnérabilité, elle l'acceptait tout simplement. C'était Perle. Il n'y avait jamais de calculs chez elle, juste une vérité nue, un courage silencieux et il en fallait du courage pour accepter d'être enfermée nue devant un homme comme Dominic. Elle ne cherchait pas à lui plaire consciemment mais elle aimait sans se l'avouer voir cette étincelle de satisfaction quand elle cédait à l'impulsion de faire ce qu'il attendait d'elle. Elle ne se trouvait pas particulièrement belle, avait le verbe haut, ne se laissait pas faire alors pourquoi une fille ordinaire comme elle avait elle attirée son attention. Pour le moment il la regardait, plongé dans un silence introspectif, les yeux toujours rivés sur elle, son verre à la main, il semblait chercher quelque chose. La vision de la jeune femme, captive ne le laissait pas indifférent. Elle était sans s'en rendre compte des plus excitantes dans sa position et il avait envie de faire trainer le moment. Il voyait qu'elle était nerveuse, elle ne voulait pas le montrer mais tout son corps la trahissait et plus encore. La nervosité s'accouplait à l'excitation vu ses seins gonflés, ses tétons dressés, ses aréoles elles mêmes avaient brunies et elle se positionnait de façon à cacher son sexe qui, s'il en croyait tous les signes apparents devait se liquéfier. Il savait qu'elle avait été une victime dans le plan de l'autre salopard mais il se sentait d'humeur à jouer au chat et à la souris et la petite souris n'était pas du tout rassurée par le gros matou. Elle était beaucoup plus jeune que Lui et moins aguerrie dans ces jeux un peu particuliers, novice était le terme plus exact mais une partie d'elle aimait malgré son déni. Doucement, son verre à la main il se rapprocha de la cage et s'accroupit devant elle, une douce odeur chatouilla ses narines. Elle allait encore lui soutenir qu'elle n'était pas excitée.

Elle baissa les yeux, le voir là, de l'autre côté des barreaux dans une attitude désinvolte, presque détendue, comme si le temps lui appartenait, qu'il n'attendait rien de plus que de la regarder lui envoya un coup de chaleur qui, elle en était certaine avait cramé ses oreilles. Il la regardait avec une légère décontraction feinte comme si elle n'était qu'un élément dans un puzzle qu'il n'avait pas décidé de résoudre. Il savait qu'elle le percevait, qu'il suscitait une réaction en elle, le parfum de son corps en témoignait, elle était consciente de l'impact qu'il avait sur elle. Elle se sentait mouillée comme par possible, elle sentait sa cyprine couler entre ses cuisses et elle priait pour qu'il ne la fasse pas sortir à cet instant. Il savait, elle le savait.

Elle résistait mais rien n'y faisait l'attraction était là palpable, presque électrique et il faisait tout pour l'ébranler. Elle résistait à sa domination, pas avec des mots mais avec son silence. A quel moment cette situation s'était elle changée en un défi silencieux où chacune des deux parties voulait faire ployer l'autre mais à ce jeu elle savait qu'elle était perdante.

 Etait il simplement attiré par l'inconnu qu'elle représentait pour Lui ?

Elle n'était pas de son monde, n'en faisait qu'à sa tête, ce qui lui valait pas mal de punitions. Il était ce petit quelque chose qui était venu perturbé l'équilibre parfait de sa vie. Elle n'était pas naïve non plus, avait compris qu'il n'agissait jamais sans raison,que  tout était sous contrôle. Que ferait il d'elle quand il se serait lassé,l'oublierait il dans un coin, que deviendrait elle. Elle commença à se sentir à l'étroit, ses membres avaient besoin de bouger, sa vessie de se vider et lui continuait à la fixer. Peut être que tout ceci n'avait aucun sens, peut être ne cherchait il pas à la comprendre mais seulement à la dominer. Il était différent de l'autre. Il était plus puissant. Mais pourquoi repensait à à ce sale individu qui avait jouer avec ses sentiments. D'ailleurs qu'était il advenu de cet odieux personnage, à l'heure actuelle, il devait être en train de se prélasser sur une plage ensoleillée dans un pays étranger, à dépenser l'argent qu'il avait soutiré à Dominic. Elle soupira, ce qui ne Lui échappa pas. Il se releva, s'éloigna.

Où était sa verve ? Où était la Perle qui avait la répartie sanglante ? Ses pensées devenaient confuses, un tourbillon de sensations et de questionnement.

Pourquoi ne parlait t il pas ? Cela faisait combien de temps que ce petit manège durait ? Elle était ankylosée, n'osait pas bouger, pas lui demander la permission de sortir de sa prison. Tout son corps était tendu tant par l'appréhension que par l'excitation. Elle devait être complètement barrée de se sentir excitée par tout ce cirque mais franchement qui resterait insensible à la vision qu'elle avait sous les yeux. Imaginer un homme, grand, très grand, avec une silhouette sculptée par une discipline inébranlable, pas un de ces corps monstrueusement gonflé non, il avait ce qu'il fallait où il fallait, d'ailleurs à bien y regarder ce qui était monstrueusement gonflé était cette bosse au devant de son pantalon qui avait l'air bien musclée, elle. Son corps était un véritable livre ouvert recouvert de tatouages, pourquoi avait il eue besoin un jour de dessiner tous ces symboles. Ces tatouages n'étaient pas une décoration, ils étaient des marques de ce qu'il avait vécu, des témoignages de son passé. Son visage était tout aussi marquant que le reste, dur, beau avec cette barbe de trois jours qu'il entretenait en permanence. Il avait ce regard qu'il semblait tout voir, tout analyser, toujours avec cette lueur de défi qui ne s'effaçait jamais quand il la regardait. Il n'était pas arrogant, il avait une confiance qui se dégageait sans effort. Il avait tout simplement un charme dangereux qui ne laissait personne indifférent et la petite souris dans sa cage en était le témoin vivant si l'on considérait les effluves qui voletaient dans l'air.

Elle commençait  franchement là à en avoir marre. Sa vessie n'arrêtait pas de lui rappeler qu'elle avait besoin d'être vidée et soudain.....

"Vous comptez me garder encore longtemps là dedans  parce que moi voyez vous j'ai envie d'aller aux toilettes et je commence à avoir mal aux jambes".

Les mots qu'elle retenait depuis si longtemps, ces mots qu'elle aurait voulu dire d'une façon plus subtile, avait finit par trouver le temps long et avait décider de prendre l'air, allègrement, ils avaient franchit la frontière, la frontière de ses lèvres et le sort en était jeté, plus moyen de les rattraper et de les faire rentrer au chaud dans sa bouche, elle frissonna, qu'avait elle fait?


Le ScarifieurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant