Chapitre 18.3

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Lyrie

— Lyrie... Tu n'as pas idée de l'effet que tu me fais...

— Oliver... je souffle, incapable de détacher mes yeux des siens.

J'ai l'impression que mon cœur va bondir hors de ma cage thoracique tant il cogne fort. J'ai tellement envie qu'il m'embrasse ! Ses lèvres sont si près des miennes, je peux sentir son souffle chaud sur mon visage. Mon entrejambe palpite, ma poitrine devient douloureuse. Oh, mes dieux ! Je crois que je suis... excitée ?

— As-tu envie de vivre une nouvelle expérience, Lyrie ? me demande-t‑il d'une voix rauque qui m'échauffe davantage.

Je sais très bien qu'il ne me propose pas d'aller danser. Et... oui, j'en ai très envie. Quoi qu'il ait derrière la tête. Mais est-ce que je le peux réellement ?

— Lyrie ?

— Oui, je réponds avec assurance.

— Tu en es sûre ?

— Certaine.

— OK. Viens avec moi.

Il s'écarte brusquement et se relève, avant de me tendre la main pour m'inviter à faire de même. Je lui tends la mienne sans hésiter. C'est ainsi que, main dans la main, il m'attire derrière la tonnelle. Nous marchons le long du rivage, nous éloignant de la fête. Mon cœur bat toujours à cent à l'heure. J'ai pleinement conscience de nos mains jointes. De la chaleur que dégage la sienne.

Je n'ai aucune idée de ce qui m'attend. Et même si je suis nerveuse, j'ai décidé de m'abandonner totalement à ce qui va suivre. Parce que je lui fais confiance.

Il me fait grimper sur un rocher pour accéder à une seconde crique, toute petite. Ici, nous sommes isolés. Il n'y a que quelques mètres entre la falaise et l'océan. Et surtout, nous sommes face au coucher du soleil qui se reflète sur l'eau. Je suis subjuguée par toutes ses nuances et par cette splendeur.

Je sursaute lorsque Oliver place ses mains chaudes sur mes épaules. Il est dans mon dos. Tout près. Il penche son visage vers mon oreille pour y murmurer :

— Regarde, Lyrie. Droit devant toi.

Je n'ose plus bouger, ni même respirer. Obnubilée par le fait qu'un malheureux centimètre nous sépare l'un de l'autre. Sa bouche est toujours près de mon oreille. Je sens son souffle sur ma nuque. Les battements de mon cœur ne font que s'intensifier. Cette proximité me rend fébrile.

Je focalise mon attention sur la mer et regarde droit devant, comme il me l'a demandé, pour tenter de penser à autre chose. La surface de l'eau scintille de mille feux multicolores. C'est de toute beauté. Et soudain, je vois un banc de baleines émerger, relâchant l'air en énormes jets. C'est impressionnant, il y en a des dizaines !

— Par les dieux... ce sont des baleines ! je m'exclame, telle une enfant. Comment savais-tu qu'elles allaient...

— Je viens souvent ici, notamment pour écrire. N'en parle surtout pas à Daevon et à Brenan. C'est un des rares endroits où ils ne peuvent pas me trouver...

— Je ne dirai rien, promis !

— Et chaque soir, au moment où le soleil se couche, elles apparaissent. On ne les voit que d'ici.

— Oliver c'est... vraiment beau. Merci d'avoir partagé ça avec moi.

— Cela est une autre expérience, Lyrie.

— Oui, je réponds en souriant.

Parce que j'ai vraiment envie de sourire. Comme à la bibliothèque, un peu plus tôt. Comment peut-il chaque fois tomber si juste ? Deviner ce qui m'angoisse ou me terrifie ? Ou au contraire, ce qui m'emplit de joie et me fait rire ? Je ne crois pas avoir un jour rencontré quelqu'un qui me comprenne aussi bien. Et qui parvienne à combler le vide en moi de cette façon.

EVALON, La Marque des Dieux - Tome 1 : Le Chasseur _ Romantasy AdulteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant