Chapitre 19.2

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Oliver

Rina et moi entamons la longue ascension de l'escalier de pierre. La métamorphe est encore tout excitée, bondissant de marche en marche.

— Tu as l'air de t'être bien amusée, je lui fais remarquer.

— Oh oui ! Et puis, il y avait ce garçon... Sandro... Il est trop beau, Olie !

— Sandro ? je relève, amusé.

— Oui, un cousin des Lapis ! Il est à peine plus vieux que moi. Et on s'entend super bien ! Je crois bien qu'il me plaît.

Je souris. Rina change. Elle n'a presque plus rien d'une enfant.

— Et il ressemble à quoi, ce Sandro ? je lui demande au moment où nous atteignons enfin le sommet.

— Il est charmant et cultivé. J'adore ses cheveux roux et ses yeux bleus. Il est timide, très timide ! Mais j'ai réussi à le convaincre de danser avec moi tout à l'heure.

— Tes frères t'ont laissée danser avec un garçon ?

— Nan ! Dès qu'ils nous ont vus, ils sont venus mettre leur grain de sel ! C'est des nazes ! J'ai eu si honte, Olie...

— J'imagine très bien la scène... Je suppose qu'ils ont terrorisé ce pauvre Sandro ?

— Ce serait un miracle qu'il ose à nouveau m'adresser la parole, soupire-t‑elle.

J'ai envie d'éclater de rire, mais je me retiens. Moi non plus, je n'aurais pas aimé être la petite sœur des jumeaux...

— Comment tu trouves Lyrie ? me demande-t‑elle avec intérêt alors que nous approchons de la maison.

— Lyrie est... spéciale.

— Je l'aime bien. Elle a vraiment trop la classe ! J'espère que je serai aussi jolie qu'elle !

— Tu es déjà très jolie.

— Merci, Olie. Je crois que Lyrie t'aime bien...

— Vraiment ?

— Ouais. Je le sens, ajoute-t‑elle en tapotant le bout de son petit nez. Vous iriez bien ensemble ! Le roi Oliver et la reine Lyrie ! clame-t‑elle.

Le roi Oliver et la reine Lyrie...

— Je ne suis pas roi, Rina, je lui rappelle.

— Ce n'est pas ce que dit ton sang, murmure-t‑elle.

— Pourquoi tout le monde me le rappelle constamment ? je lance, exaspéré.

— Oliver !

La voix de Gaëlla retentit dans mon dos. La lycan nous rejoint au moment où nous passons devant sa maison.

— Qu'est-ce qu'elle veut celle-là ? bougonne Rina en croisant les bras sur sa petite poitrine.

— Rina, rentre à la maison, je te rejoins, lui dis-je.

— OK, soupire-t‑elle. Bonne nuit, Olie.

— Bonne nuit.

Je suis Rina des yeux jusqu'à ce qu'elle franchisse le portail de notre jardin pour m'assurer qu'elle rentre bien, puis je me retourne pour faire face à Gaëlla.

— T'es parti vite, me dit-elle.

— Je ne me sentais pas très bien. Je suis fatigué.

— Fatigué au point de devoir te coucher... tout de suite ? ajoute-t‑elle en se rapprochant.

Je vois très bien où elle veut en venir. Gaëlla et moi couchons ensemble de temps en temps, depuis un peu plus d'un an. C'est purement physique. Pour moi du moins, parce que je sais qu'elle ne serait pas contre quelque chose de plus sérieux. C'est une très belle femme. Mais je n'ai jamais rien ressenti d'autre que de l'affection à son égard.

EVALON, La Marque des Dieux - Tome 1 : Le Chasseur _ Romantasy AdulteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant