Chapitre 27.2

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Lyrie

Nous regagnons la salle de bal, qui a été désertée. Seuls la famille royale et les militaires sont présents, ainsi qu'un groupe d'hommes vêtus d'uniformes rouges que je n'ai jamais vus, déjà prêts à suivre le roi dans la grande salle du conseil. J'aperçois Fergus parmi eux. Oliver se hâte de le rejoindre.

— Que se passe-t‑il ? le questionne-t‑il, la mine grave.

— Apparemment, les villages attenants à Priah sont envahis par des morts-vivants, lui explique Fergus.

— Les drauhr, je souffle, le cœur battant.

Fergus confirme avant de reprendre :

— Deux villages ont été dévastés. Et les éclaireurs de Priah viennent de rapporter au roi que l'armée de drauhr se dirige vers la capitale. Ils seront à nos portes dans moins d'un jour.

— Combien sont-ils ? je demande à Fergus.

— Les éclaireurs en ont dénombré environ cinq mille.

— Par tous les dieux ! souffle Oliver, blême.

J'annonce, assez fort pour que tout le monde m'entende :

— Ils n'attaqueront pas à l'aube. Les drauhr dorment le jour, ils ne peuvent se déplacer que la nuit.

— Nous devons donc nous préparer à les combattre demain soir, conclut le général Tollis.

— Nous pourrions les exterminer en plein jour, s'ils sont inoffensifs, relève le général Nordine.

— Non, je réplique. Ils sont protégés et dissimulés par la magie du démon qui les contrôle. Vous ne pourrez pas les approcher, croyez-moi. Nous les aurions exterminés depuis longtemps, si cela avait été aussi simple.

— Le démon ? relève le général Jiskier. Vous pensez que le Normikon est ici ?

Je lis de la crainte sur tous les visages. À juste titre.

— Je ne sais pas si le Normikon est réellement de retour, je concède. Mais les drauhr ne peuvent être contrôlés que par la magie démoniaque. Ce qui signifie qu'ils ne sont pas venus seuls.

— Pourquoi envahissent-ils Cindra ? s'alarme un des hommes en rouge.

— Je pense qu'ils sont là pour moi.

— Pour vous ?

— Pour m'empêcher de mener à bien ma mission.

— Qui est ? me demande alors froidement un autre homme en rouge, bien plus imposant que les autres.

— Retrouver mon roi, je réplique aussi sèchement.

— Votre roi ? Il me semble qu'il y a déjà un roi à Evalon, me lance-t‑il, condescendant.

Qui c'est, celui-là ? Je contiens ma rage pour ne pas perdre mon sang-froid et lui coller mon poing en pleine figure. Je rétorque vivement :

— Le roi Herald est un usurpateur qui maltraite et torture son peuple.

— D'après vos dires, Reina Walkyria. Rien ne nous prouve que vous disiez la vérité. Peut-être êtes-vous en réalité une criminelle activement recherchée dont la tête est mise à prix.

— Putain, Marco, fermez votre grande gueule ! intervient alors Oliver, menaçant.

Mes yeux s'écarquillent face à la violence verbale du chasseur. Le regard noir qu'il lance audit Marco me glace le sang. Je ne lui avais jamais vu une telle expression : une expression qui pourrait soumettre un peuple entier. D'où lui vient cette prestance ?

EVALON, La Marque des Dieux - Tome 1 : Le Chasseur _ Romantasy AdulteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant