EVALON, La Marque des Dieux - Tome 1 : Le Chasseur _ Romantasy Adulte

Chapitre 23.1

Lyrie

Par les dieux ? Je ne m'étais pas sentie aussi mal à l'aise depuis... Je n'ai pas réussi à décrocher un mot depuis qu'Oliver nous a rejoints. Je n'arrive même pas à le regarder. Je ne fais que lui jeter des œillades discrètes dans les moments où je suis certaine qu'il ne peut pas me voir. Je le trouve très beau avec son pantalon en lin noir et sa tunique blanche moulante à manches courtes, qui met son torse et ses bras musclés en valeur. Je me fais la remarque qu'Oliver porte toujours des tuniques à col montant et qu'il ne se dénude jamais. Est-il pudique ou dissimule-t‑il quelque chose ? Cela me fait penser à nouveau à l'histoire des cheveux. Pourquoi mon instinct me souffle-t‑il qu'il y a du louche derrière tout cela ? Oliver m'a toujours dit que j'ignorais beaucoup de choses sur lui. Que cache-t‑il ?

Tandis que nous marchons vers le cabaret, une foule de pensées contradictoires m'envahit. Oliver et Brenan sont devant, Daevon et moi juste derrière, ce dernier n'arrêtant pas de parler, comme à son habitude. Mais je n'écoute rien de ce qu'il raconte. Je ne cesse de me dire que je suis passée à côté de quelque chose d'important. Et je ne parviens pas à mettre la main dessus. Et puis, je repense à ma conversation avec Nisha, au sujet d'oser vivre pleinement le temps qu'il me reste. Parce que demain, je serai reçue au palais pour rencontrer le roi Geoffrey, et ce pourrait bien être la dernière nuit que je passe en compagnie des garçons. Selon le résultat de mon entrevue avec le monarque, je devrai repartir à Evalon, ou me mettre réellement en quête de mon eriah. Où est-il ? Pourquoi ne s'est-il toujours pas manifesté ? Sait-il que je suis ici, à Priah ?

— Lyrie ? Tu m'écoutes ?

La voix de Daevon m'extirpe de mes pensées.

— Pardon, désolée, Daevon.

— OK... Tu n'as clairement rien entendu de ce que je viens de te dire...

— Je suis désolée, je répète.

— C'est pas grave. Tu es anxieuse pour demain ?

— Oui.

— Ça va aller. Le roi est un homme très abordable. Il saura t'écouter et t'aider, je l'espère.

— Moi aussi.

Nous ralentissons devant un petit théâtre d'où s'échappent de la musique et des rires. De grandes affiches colorées représentant des artistes et des danseuses sont placardées sur les façades. Trois grandes marches conduisent à un perron et à une large entrée, soigneusement gardée par deux vigiles costauds à l'air pas commode. Des fae, au vu de leurs oreilles pointues.

— Le cabaret est très prisé et il est difficile d'y entrer, m'informe Daevon. J'ai toujours rêvé d'y aller. Tu nous fais une sacrée faveur en nous le permettant !

— Je n'y suis pour rien. C'est Nisha qu'il faudra remercier.

— Hum, j'y compte bien. Tiens, en parlant du loup...

Je repère la sorcière près de l'entrée. Elle a revêtu une robe longue moulante vert olive qui met ses formes en valeur et ne laisse aucun malentendu quant à ses intentions... Elle a noué ses cheveux chocolat en d'élégantes tresses. Elle est ravissante.

Elle s'avance vers nous d'un pas assuré, un grand sourire illuminant son visage radieux.

— Lyrie ! Ouah, tu es superbe !

— Merci, mais c'est ta robe qui a fait tout le travail, je réponds, modeste.

— Hum, j'étais certaine qu'elle t'irait comme un gant.

— Bonsoir, vous devez être Nisha, intervient Daevon en la gratifiant d'un sourire carnassier.

— En effet, lui répond-elle, charmeuse.

Il saisit sa main et y dépose un baiser pour la saluer. Je lève les yeux au ciel, amusée. Du Daevon tout craché.

— Bonsoir, la salue à son tour Brenan en la regardant langoureusement.

— Bonsoir, répond-elle avec autant d'engouement. Oliver, termine-t‑elle en adressant un dernier sourire au chasseur.

— Bonsoir, Nisha, la salue-t‑il. Merci encore pour l'invitation.

— Avec plaisir. J'avais envie de faire découvrir à Lyrie un endroit inoubliable. Et plus on est de fous, plus on rit, n'est-ce pas ?

— Tout à fait d'accord, roucoule Daevon.

— Alors, entrons ! lance-t‑elle.