Chapitre 17.1

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Oliver

J'attends Lyrie devant la maison, adossé contre le prunier de notre jardin. Il fait frais, mais on sent les prémices du printemps. J'écoute le chant agréable des oiseaux, enchanté de remettre le nez dehors après un hiver plutôt rude. J'ai toujours aimé rêvasser en écoutant les bruits qu'offre la nature : le vent qui joue dans les feuilles des arbres, le bruit des vagues qui se brisent sur le sable, les oiseaux, les insectes.

La porte de la maison s'ouvre. Lyrie en sort et marche tranquillement vers moi. Elle a relevé ses cheveux. Sa queue-de-cheval se balade sensuellement de droite à gauche dans son dos. Elle me rejoint sous l'arbre et plante ses yeux d'ambre dans les miens.

— Je suis prête.

— Alors, on y va.

Nous marchons côte à côte dans le quartier où se situe notre maison. Je m'arrête trois habitations plus loin devant une bâtisse semblable à la nôtre et lui explique :

— C'est la maison des Lapis.

— Les lycans ?

Je hausse un sourcil, étonné qu'elle soit déjà au courant.

— Oui. Ils sont installés ici depuis des années. Ils ont franchi l'Arragast avec Fergus et ont trouvé asile à Priah eux aussi. Ils ont trois enfants : Bastien, . Nous avons sensiblement le même âge et nous avons grandi ensemble. C'est une famille généreuse, sur laquelle on peut compter. Tu auras l'occasion de les rencontrer ce soir, si tu descends à la crique avec nous.

— Pour les fiançailles ?

— Décidément... Je vois que Nanou a la langue bien pendue !

— Ne lui en veux pas, elle essayait simplement de faire la conversation pour me mettre à l'aise.

Nous reprenons notre marche et grimpons un grand escalier qui conduit au niveau supérieur de la ville.

— Comment trouves-tu Priah ? je lui demande, lorsque nous arrivons en haut.

— Je retrouve des similitudes avec . On voit que cette ville a été construite par les fae. C'est aussi beau et grandiose. Mais il manque quelque chose. Tu vois, Pehernel fonctionne grâce à la magie et non à la science. À Pehernel, tu verrais tout autour de toi des créatures fantastiques aux couleurs inimaginables. Tu te ferais embêter par les lutins qui aiment voler la bourse des passants. Des fées pas plus grosses que des libellules viendraient murmurer des poèmes à tes oreilles. Tu observerais des serpents acheminer l'eau dans leur corps énorme et translucide. Les fleurs s'ouvriraient sur ton passage avant de t'envoyer une dose de parfum. Et la liste est encore longue...

— Ça semble fantastique, je lui dis avec sincérité, tentant d'imaginer toutes ces choses.

— Ça l'est. Je n'ai eu que très rarement l'occasion de m'y rendre, mais j'en ai gardé de magnifiques souvenirs. Du moins, avant l'invasion des drauhr. Depuis, la vie s'est... éteinte dans la ville. Les gens ont peur et ne sortent plus qu'en plein jour.

Nous pénétrons dans le quartier des Savoirs, où se dresse fièrement sur notre droite le grand musée de Priah. Lyrie détaille son architecture avec intérêt, observant les hautes colonnes de pierre sculptée, les nombreuses statues représentant des hommes et des femmes de lettres, son plafond voûté en verre baigné de lumière.

Je ne peux m'empêcher de sourire en la voyant s'émerveiller ainsi. Ses traits paraissent moins tirés, son visage plus détendu. Je regarde son profil et ses lèvres, que je meurs d'envie de goûter. Oui, c'est vrai : quand je la vois si innocente, avec cette lueur de vie inondant ses yeux ambrés, j'ai cruellement envie de poser mes lèvres sur les siennes. Je ne peux qu'imaginer leur texture. Leur goût. L'effet que produirait sa langue dansant avec la mienne. Je ne sais pas vraiment ce que tout cela signifie, mais je ne peux nier l'attraction qu'elle exerce sur ma personne.

EVALON, La Marque des Dieux - Tome 1 : Le Chasseur _ Romantasy AdulteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant