8 - la hauteur sans grandeur.

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Cette fois, dans une accalmie plus que délectable, ce sont les pépiements incessants des oiseaux qui me font émerger de mon sommeil long et comateux

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Cette fois, dans une accalmie plus que délectable, ce sont les pépiements incessants des oiseaux qui me font émerger de mon sommeil long et comateux. Preuve de ma pleine savouration concernant ma léthargie nocturne : le filet de bave encore humide qui s'étale en travers de mon menton, et que je me souviens n'avoir cessé de chasser d'un revers de manche toute la nuit.

Je papillonne des yeux en la tarissant une nouvelle fois, puis remarque, de prime abord, mon sac de voyage éventré sur le tapis à poil court et blanc. Puis le reste du décor vient peu à peu éclairer mes questionnements obscurs : je suis dans la chambre d'ami.

Pourtant, je n'ai pas le souvenir de m'être portée jusqu'à mon lit.

C'est comme la soirée précédente, la moitié de la bande de film m'est révélée, mais l'autre moitié reste dans un flou compact, tant et si bien que je redoute chaque jour découvrir ce que j'ai bien pu faire, sans m'en rappeler.

Pourtant, je n'étais pas salement déchirée, hier soir.

Mais la soirée d'avant, si.

Par la fenêtre entrouverte, un doux rayon fait rutiler l'une de mes paires de lunettes de soleil avachie dans un coin, et alors je remarque mes vêtements étalés, comme si on avait fouillé dans mes affaires pour en sortir un trésor : une telle hargne masque la conviction de l'acquisition d'un élément fondamental.

Putain ! Quelqu'un a fourré ses doigts pillards dans mon bagage.

Je jette rageusement la couette, m'en approche pour vérifier ce qu'il me reste d'élément... Mais rien n'y manque. Seulement de la hargne et du mépris, pour mes vêtements de marque, mes sacs de luxe, mes talons opulents, et mon maquillage ostentatoire. Même mon macbook, originellement planqué dans un double fond, est resté là, en travers de l'étoffe d'une robe de soie anis.

— Bon...

Avant, ou après que je me sois endormie ? Je n'ai pas le temps à la réflexion : je porte les habits de la veille, c'est à dire un pantalon en cuir qui me lacère les fesses, et contraint mon string à s'enfoncer dans ma fente —très peu confortable—, et ma blouse délabrée, que j'ai étiré sans le vouloir en dormant, et qui laisse découvrir ma poitrine... Dénudée.

Pas de soutien-gorge.

Je grogne en closant les paupières, tentant, le tout pour le tout, de me rappeler de la soirée d'hier. Rien. Absolument rien après que j'ai clôt les paupières près de... De Dylan.

— Putain !

L'injure acérée résonne, et je file dans la salle de bain à toute allure en essayant de remuer mon hippocampe à coup de flashs mémoriels : Dylan, assis sur sa chaise, Dylan, penché vers moi, Dylan... tout près de moi.

Mais rien de comminatoire.

Face au miroir, les doigts serrés autour du rebord de lavabo éclatant, je hausse les sourcils en remarquant que je suis démaquillée, que je pue l'alcool, alors que je n'ai touché aucun verre, mais aussi que je sens la sueur à plein nez.

UNDER THE SPELL 🥀 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant