58 - que je l'entende, sans le prononcer

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Musique en média

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Musique en média

Les tonalités s'enclenchent, sans fin. Mes yeux s'intéressent aléatoirement aux courbes sensuelles étalées sur ma couche, visage enfoui entre son coude, jambes déliées jusqu'à ma cuisse que son pied frôle. L'écouter ruminer ses sottises, je ne pouvais plus le supporter, alors j'ai quitté la pièce et suis revenu pour récupérer mon téléphone et la trouver là... endormie.

Je suis toujours étonné de remarquer cette façon que possède son corps de se mouvoir avec un naturel intimement innocent, lorsque ses deux yeux sont clos et qu'elle ne réfléchit plus machinations et mensonges, autant que marivaudage trompeur. Encore, les trois M de la disgrâce bellissime. Quelqu'un d'autre peut-il se vanter de contempler un diable endormi ? Dans sa plus grande vulnérabilité ?

— Roland Richmond, allô.

— Monsieur Richmond, c'est Dylan à l'appareil.

Brièvement surpris, il reprend, alors que les flancs brillants de Ruby me font regretter cet appel :

— Oui, Dylan. Un problème ?

Saurais-je me repaitre de ce désir de chair avec d'autres sans que cette image hypnotique ne se replacarde sous mes paupières, dénaturant le faciès d'une supposée nouvelle amante ? Ruby m'infeste.

— Je vous appelle pour vous faire part de ma démission.

Il s'étouffe, fait bruisser de la paperasse, opère quelques pas que je devine nerveux, puis le cuir d'un fauteuil couine : il presse ses phalanges sur le dossier de son siège. Ce geste fréquent qu'il a l'habitude d'effectuer lorsqu'un élément soudain détruit ses prévisions.

— Euh, oui. Enfin, je veux dire, non. Pourquoi cela ? Les préparatifs tournent mal ?

Ruby gémit, pivote vers la droite, tend la nuque et dévoile ses clavicules nues, sa peau lisse tourmentant mes réponses pourtant inébranlables. Le tee-shirt qu'elle porte se relève sur ses cuisses, dévoile une fine lamelle de son tanga, biaisant ma raison.

— Non, tout va bien. Seulement, je crains que les menaces de Vanessa ne m'aient l'air beaucoup trop sérieuses pour que je ne l'abandonne, dorénavant. Comprenez... je la connais depuis cinq ans, j'ai le souci de sa sauvegarde, et notre lien m'importe. Je veux... la protéger.

Quelque part, c'est la vérité. Je ne sais laquelle des deux femmes m'importe le plus : j'ai beau rejeter Vanessa sans cesse, c'est elle qui m'a permis la place d'aujourd'hui, et j'ai beau désirer Ruby de tout mon être, c'est elle qui me mène vers ma perte déguisée d'accident. Je le crois.

Des fois, j'ai l'impression qu'elle a conscience de ses actes, d'autres fois, on dirait bien qu'elle se laisse mener à la baguette par ses penchants orduriers.

— Oui, je comprends bien... seulement, vous n'êtes pas sans savoir que vous devrez vous présenter pour signer quelques papiers. Je vous paierai la somme dû pour le mois, mais envoyez moi un mail le jour où vous passerez, histoire que je règle cela avec ma nouvelle assistante. Cette pauvre sotte ne sait pas assurer deux tâches en même temps, improuve-t-il rudement.

UNDER THE SPELL 🥀 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant