28 - larme de joie triste

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Musique en média

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Musique en média.

Alors... Je sais que Dylan m'avait méchamment menacé de rester dans la maison. Je sais aussi que Maël était dans l'auto stationnée derrière le mur opaque de conifère au fond de l'allée. Je sais qu'il est mal, pour une jeune fille soûle et vêtue d'un pyjama, de sortir tard dans la nuit, lorsque la pénombre masque les monstres de minuit. Je sais que je ne dois pas me mettre en danger, que je dois préserver mon corps...

Je sais tout ça.

Mais je suis sortie.

À vrai dire, ce n'était pas dans mes plans. Lorsque Dylan et Stacy ont disparu, et que j'ai su que je passerais près de trois quart d'heure seule étant donné que la villa de Stacy se trouve dans le quartier opposé au mien, sur le plan de la ville, j'ai opté pour une douche froide.

Très froide.

Je grelottais sous le roulis mécanique de perles d'eau hivernale, à me brosser les dents sans cesse et si fort, que j'ai fini par cracher du sang, diluant de ce fait mes larmes. 

Je me suis brossée les dents trois fois, une quatrième fois en sortant. J'ai noué mes cheveux dans une longue serviette avant d'opter pour une pince que j'ai scellé autour de ma nuque, puis me suis démaquillée, ait passé ma culotte en coton pour être à l'aise ce soir, ainsi qu'un tee-shirt...
Et puis j'ai remarqué que mon père n'était pas rentré, et pire encore... il me semblait entendre, au loin, un camion de glace.

Je sais aussi que généralement, un camion de glace ne passe pas aussi tard, bien évidemment, mais je suis à peu près certaine que l'alcool fluant avec gaieté dans mes vaisseaux sanguins alimentant mon cerveau bateau, je me suis dis que, peut-être... j'aurais droit à une glace avant de dormir.

Pour me consoler.

Pour mieux oublier.

Pour, un instant, m'évader de la chaleur brûlante qui grignote mes membres souillés.

Alors j'ai attrapé un pantalon en soie, ai enfilé mes claquette à fourrure, ai passé un gilet rembourré... et me voilà en train de m'avancer gaiement en me félicitant d'avoir fait le tour pour éviter l'œil invasif d'un Maël probablement sans soupçons à l'heure qu'il est.

Je l'espère.

La mélodie chantante du camion de glace continue à résonner entre les parois de mon crâne abruti par un début d'ivresse que je n'ai pas peaufiné. Mes sandales traînent sur le trottoir de béton en pente, mes mains aux ongles carmins renferment précieusement mon gilet pour masquer ma tenue éhontée sans soutien-gorge, et je me laisse aller à une rêvasserie de sécurité arbitraire dans l'endroit où je me trouve.

On est encore dans les rues huppées de la ville, le quartier chic au renom rimant avec paix et quiétude, alors c'est avec insouciance que je jette un œil aux étoiles, un klaxon m'arrachant brutalement à ma contemplation.

UNDER THE SPELL 🥀 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant