60 - étrangers trop liés

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Musique en média

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Musique en média

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Tic,

tac.

Tic,

tac.

Tic,

tac.

Le bourdonnement métronomique va me rendre dingue. Je suis d'une humeur de chien. Le temps est gris et pluvieux à Paris, froid et inconfortable, et face à la présence glaçante d'une solitude perpétuelle, même le chauffage poussé à outrance ne me fait pas oublier son enrobage. L'horloge, long rectangle creusé, à l'éclat marbré laqué, sonne chacune des secondes passées dans le relâchement total.

Un temps indéfiniment diffus et traînant déjà que Dylan n'est plus dans les parages, et c'est d'un ennui à mourir. Parfois, lorsque je surprends Lydia en train de rire au téléphone, je me demande si c'est lui, et s'il a préféré garder contact avec les pires résidents de cette villa gigantesque. Car dans ce cas, il est tout à fait normal qu'il ne m'ait pas contacté.

Une nouvelle fois encore, Roland m'a interdit les sorties. Ce n'est pas pour autant que je l'ai écouté — je me fiche bien de son aval. J'ai rencontré cinq types, ai conclu avec deux d'entre eux, et pleuré dans les bras du premier, sans qu'il ne s'en aperçoive. Trop occupé à étouffer son caprice libidinal entre mes jambes.

Les retours de Dylan concernant mes comportements à risque m'ont surpris de leur véracité. J'ai failli me faire écraser sept fois, ces trois derniers jours. Mes rideaux ont finalement pris feu, éveillant la maison entière dans le tumulte de l'alarme incendie. Plus d'une fois, je me suis surprise à réellement lorgner le sol, alors que je croyais originellement le fixer par vide total de l'esprit. Elias est revenu, et ne me force en rien concernant mon manque d'intérêt à l'égard d'une ceinture de sécurité. Mais les pires concernent ces mecs que je drague éhontément, et qui répondent tous à l'appel bestial d'un comportement bourru et égoïste.

De la même trempe que Randy, chacun des deux m'a couvert le corps de quelques hématomes que je peine à dissimuler lorsqu'il s'agit des clavicules, des omoplates, parfois du mollet. Comme si coucher était une occasion de combattre et d'asservir, c'est peut-être à cause de mon tempérament obstinément dominant contre lequel ils essayent de lutter, que je me prends ce genre de rectification machiste. Mais cela n'empêche aucunement mes penchants de continuer leur dévouement pour l'ascendance et la conquête, car je remarque, lorsque je les quitte, que je suis celle qui mène la danse.

Ils se retrouvent perdus, envahis, et en veulent plus, étant donné que je ne les accompagne pas jusqu'au bout. Aucun d'entre eux ne jouit en moi. Je le leur refuse et m'éclipse comme si je n'étais jamais apparu. Alors que j'ai bel et bien existé.

UNDER THE SPELL 🥀 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant