15 - et quand tu rentreras, tu ne sortiras pas

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— Reviens Maël, j'ai besoin que tu ramènes une jeune fille chez elle

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— Reviens Maël, j'ai besoin que tu ramènes une jeune fille chez elle.

— Putain, wey ! Je suis déjà sur l'autoroute !

— Alors fais demi-tour !

Je raccroche promptement en vociférant une ribambelle d'insultes macérant depuis une éternité dans ma gorge.

Parfois, j'en viens à haïr Gaël, d'autant plus que je ne peux courir à sa suite, étant donné qu'elle a laissé son amie abrutie par l'ivresse dans mes bras, certaine que je devrais la mettre en sûreté avant d'intervenir dans sa vie à elle.

Dix minutes, à patienter comme un idiot sous la brise fraîche qui tente d'emmener au loin mon agitation vigoureuse, et la berline apparaît, Maël m'offrant un sourire édenté en tapotant le l'arc de son vitrage.

— Le chevalier servant est arrivé, déclare-t-il avec solennité.

Stacy, qui balbutiait des mots incohérents depuis des heures en articulant, parfois, le nom informe de Ruby, à ma plus grande surprise, glousse lorsque je l'attrape par le bras à toute vitesse et la presse dans le véhicule, avant de clore la portière si fort que le cocon métallique s'ébranle.

— Mon carrosse ! s'irrite Maël, comme si j'avais porté atteinte à son corps.

— Dégage maintenant, ordonné-je, m'accoudant à sa fenêtre. Je t'ai envoyé son adresse, ses parents ne sont pas là. Si jamais tu as le malheur de croiser sa mère, tu es son petit-ami venu la redéposer. Ses clés sont dans sa pochette, vérifie avant de partir...

Je lorgne ma montre, les minutes défilantes me narguant de mon impuissance patente. Dix putains de minutes que la diablesse s'est évanouie dans l'air, sans que je n'aie la maigre idée de ce qu'elle peut bien être en train de faire.

Malheureusement pas en train de voler des bonbons à des enfants, si seulement il n'avait s'agit que de ça...

Mais Stacy lorgne de temps à autres dans les airs, un sourire malicieux ourlant ses lèvres fines au maquillage barbouillé, l'œil brillant, puis textote maladroitement à l'adresse d'une personne dont je ne parviens à deviner le nom, à travers le cadre fumé de la berline.

Rien qu'un émoticone. Un diablotin violet souriant.

Bah tiens...

« C ki ? »

L'alcool embrumant son cerveau ne la laisse pas pianoter des mots cohérents et sans fautes, pourtant, la sueur sur mon front se rafraîchit lorsque je réalise qu'elle a encore accès à l'évidence de la réalité, et que je redresse le regard dans la direction qu'elle a prise l'instant d'avant : une large fenêtre me laissant contempler subtilement les courbes sensuelles d'une Gaël de dos, embrassant un jeune homme à pleine bouche, avant que celui-ci ne délaye des baisers mielleux le long du claveau inversé de son épaule droite, dénudée de sa bretelle de feu.

UNDER THE SPELL 🥀 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant