72 - les femmes qui se retournent contre les femmes

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— J'en ai marre qu'on dise aux filles de rentrer chez elle avant que la nuit tombe

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— J'en ai marre qu'on dise aux filles de rentrer chez elle avant que la nuit tombe. Marre qu'elles doivent être doublement victime de chaque sévices subi : par la violence, et par leur supposée volonté devinée grâce à leur "accoutrement". J'en ai marre qu'elles doivent se protéger coûte que coûte, et qu'on leur reproche de ne pas l'avoir fait suffisamment une fois agressée. J'en ai marre qu'elles ne puissent pas mettre un pied dehors sans appréhender la dégénérescence masculine. Je ne supporte pas de voir que l'on estime le droit des femmes suffisant, alors que ce n'est pas le cas dans d'autres pays où elles sont encore mariées de force, ou encore obligées de sustenter le caprice de leur père par devoir. Je déteste la force de l'homme, je déteste le pouvoir phallique, je hais votre membre, je hais que vous ne sachiez deviner la plus maigre des terreurs féminines. Avec vos yeux qui nous envahissent et nous décortiquent sans scrupule comme si l'on était des bouts de viande suspendus au-dessus vos babines. Vous n'êtes pas si désirables, on ne vit pas à vos dépends. J'en ai marre de voir certaines jeunes femmes refuser de se maquiller sous prétexte que vous les jugerez, et les considérerai reclamantes de louanges, alors qu'on en a rien à cirer de vos avis. Marre que certaines doivent se regarder cinq, à dix fois avant de sortir pour vérifier que la tenue ne fait pas vulgaire. Marre de vos conneries d'honneur et de "première fois" mise sous forme de fleur entâchée, alors que votre sexualité débridée n'inquiète personne. Je suis qui j'ai envie d'être. Mon corps est mon corps. Et ce que je hais plus que tout, mis à part les hommes et leur potentiel d'égocentrisme sans borne... C'est les femmes qui se retournent contre les femmes, juste pour entrer dans le moule sociétale.

— Je sais, Ruby. Je pense pareil que toi, seulement...

— Non ! Ferme-la, Dylan. J'ai acheté cette tenue il y a trois heure, dans une boutique bas-de-gamme qui puait la nourriture pour chiens, où justement, ces saletés de clebs n'ont pas cessé de me remuer leur queue contre mes jambes en m'agrippant les seins ! Je te dis pas le scandale quand ils ont tiré sur le rideau de la cabine à essayage ! Tu ne veux pas me laisser y aller dans la même tenue qu'hier ? Soit ! Laisse-moi ce tee-shirt, et on est quitte.

— Ce n'est pas un tee-shirt ! vocifère Dylan, éclatant de rage. C'est... C'est une putain de passoire, y'a des trous partout, non mais sérieux ! Regarde-moi ça, t'aurais aussi bien fait de sortir avec un filet de pêche sur les épaules !

— C'est un festival de rock ! Punk, Emo, Gothic, fans de Heavy Metal ? Je suis dans le thème, Dylan ! Tu ne peux pas me le reprocher. Si t'es pas content, file moi un filet de pêche !

— T'es censée être au rendez-vous avec ton père, poursuit-il en m'observant approcher sa fenêtre pour y souffler mon nuage de tabac. Il va te tuer, Ruby. Sérieux, déconne pas avec lui...

— J'en ai rien à foutre. J'ai effectué sa dernière directive sans broncher, pourtant, c'était une corvée de merde ! Je ne suis pas son assistante, il ne m'utilisera pas éternellement. Il commence à me taper sur les nerfs, pesté-je pour moi-même en tapant du pied sur les lattes.

UNDER THE SPELL 🥀 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant