56 - mes rêves sont ses cauchemars

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Musique en média

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Musique en média

Je tiens en équilibre sur le métal oxydé de la ligne ferroviaire en dressant mes bras de part et d'autre de mon corps, la gracieuseté de mes pas revendiquant mon habileté. J'en sautille presque, avide de compliments, en remarquant que Dylan ne sait pas en aligner deux sans basculer sur le côté et s'agacer en ronchonnant.

— Comment tu fais, putain !

— L'équilibre, Dylan !

Sous les perles stellaires, la silhouette de Dylan est moins discernable, d'autant qu'il est habillé d'un accoutrement entièrement noir. Les réverbères ne nous encerclent pas. Il n'y a que nous, Barbie, Shako, Eladio, et Catalina, armée d'un grand sac de jouets dont elle se fait un plaisir d'étaler son contenu pour rassasier le côté un brin curieux de Barbie qui, ensuite, souhaite posséder la voiture de collection azur qu'elle hisse devant ses yeux.

— Et si je t'en donne une vraie, tu me donnes celle-ci ? marchande-t-il.

Catalina secoue ses boucles châtains dans les airs, ses lèvres rosés plissées, refusant avec tout son aplomb, avant de jouer devant lui en balançant les roues sur les cascades de l'air frais. Elle fait sauter la lanière et part à l'assaut des contrées verdoyantes qui nous entourent, Dylan lui sommant de ne pas trop frôler les versants. Fixer la voûte me fait légèrement flancher, mais chaque fois que mes pieds se font la malle, chacun de mes talons dans une main, mon garde-du-corps reparu se tend sèchement en levant les bras vers moi, avant que je ne rie en lui adressant un clin d'oeil taquin.

— Fait attention.

J'opine exagérément, concentrée sur mes pieds aux ongles vernis d'un rouge profond, et jette un coup d'œil à Eladio qui est aussi fluide que moi, concernant le funambulisme sur plateforme métallique, sans balancier.

Dylan se déplace à grands pas lorsque Catalina s'éloigne trop, vociférant à voix-haute en espagnol, jetant sa main au dessus de sa tête en la réprimandant, le ton rance. Un rictus sur la face, j'observe Barbie prendre sa place à mes côtés, s'enfilant son joint éternel, l'œil qui disparaît dans la sorgue seulement éclaircie par les rayons sélènes.

Oy, mamacita... qu'est-ce qu'il s'est passé tout-à-l'heure ? attaque-t-il de but en blanc.

Je me crispe, faux de rater mon acheminement, mais me ressaisis aussi rapidement. L'œil torve, je le guette en biais pour avoir accès à son faciès révélateur, et me surprends qu'il fait... de même. La catastrophe de tout à l'heure nous a une nouvelle fois isolé, moi et Dylan. Mené vers la rive de la tempête par ses doigts hargneux, et sèchement rejetée sur le trottoir où il m'a envoyé valser en pointant ensuite son index sous mon nez, il m'a ordonné de ne surtout pas bouger. J'ai écouté sans broncher, encore secouée, tandis qu'il rejoignait la masse informe de ses amis et de sa famille d'un pas lourd de revendication, tonnant des propos que je n'ai pas su saisir, avant que deux gars n'emportent Ana-Luisa face à moi comme si elle était en état d'arrestation.

UNDER THE SPELL 🥀 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant