92 - porter aux nues

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Musique en média

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Musique en média

C'est la troisième fois que je vérifie mon maquillage, la troisième fois que je passe mes mains dans mon lissage brésilien, la troisième fois que je m'assure d'être aussi présentable que sexy. La troisième fois que je refoule la boule de stress qui végète dans mon estomac, que je revois la ligne de ma lèvre inférieure surpassée d'un rouge à lèvre écarlate. Est-ce que j'ai l'air assez ingénue ?

— Vous ne voulez pas ajourner votre sortie ? Sinon, je travaille mon dossier demain... pour vous accompagner ?

Mathieu travaille — comme d'habitude. C'est le seul point bénéfique que je vois à notre relation : celui de ne pas l'avoir constamment dans les pattes. Je secoue la tête et lui adresse le sourire le plus mielleux que je puisse laisser couler, histoire d'apaiser le tracas que je le vois extérioriser a à-coup d'index sur le guéridon. Jambes croisées, il passe ses phalanges sur son menton imberbe en m'étudiant.

Je suis restée sobre, alors je n'ai pas de soucis à craindre de ce côté-là. Non, ce que je crains, c'est que Stacy, Pete, Sebastian... ou encore Marcus ne passe au bungalow, tandis que je serai partie. Bien-sûr que tout est faux. J'ai prétendu à Mathieu que l'on sortirait s'amuser, tandis que lui est consigné au bungalow par Roland pour boucler un dossier budgétaire concernant l'emploi d'une société extérieure à Adon. J'ai notifié Stacy d'un message selon lequel j'avais besoin de prendre l'air, loin de Mathieu, car il m'horripile et que je n'ose pas le lui avouer, l'exhortant ainsi à nous laisser tranquille, au moins jusqu'au petit matin.

De ce fait... tout devrait aller, ce soir. Même si mon anxiété croît à vitesse grand V, que j'ai l'échine délicieusement glacée, et que quelques perles de sueur luisent à mes tempes fragiles. Je ne dois pas tout faire capoter... je n'ai pas le droit à l'erreur... je veux vivre cette soirée jusqu'à la fin.

Je veux vivre dans les bras de Dylan un instant, et le voir vivre en moi quelque éternité.

— Ce n'est qu'une soirée, Mathieu. Il nous reste encore du temps à passer ici, énoncé-je de la salle de bain, toujours aussi accaparée par mon reflet dans la glace.

Je regrette de n'avoir aucun psyché à disposition.

— Oui, m'enfin... je te trouve bien plus au soin de ton apparat, ce soir. Tu n'as jamais fait tant cas de coquetterie.

Je glousse, étale mon rouge à lèvre une nouvelle fois, claque mes lèvres entre elles et me contemple. Tout a vraiment l'air parfait. Assez, sans trop surfaire. Je frôle même la plus totale innocence : je dois être le plus détaché possible de moi-même, et de mes penchants. Dylan les ravive comme s'il tisonnait mon foyer narcissique, sûrement car il fut le dernier à m'avoir connu dans cette déchéance, sûrement aussi car il éveille en moi des choses que je ne comprends pas vraiment. Que je veux farder de joliesse alors qu'elles ne le sont pas, jolies.

UNDER THE SPELL 🥀 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant