36 - qui repoussent, autant qu'elles emprisonnent.

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Musique en média

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Musique en média.

Encéphalogramme plat.

Porte 186. 24 Impasse Brulieres. Ma main statique effleure des articulations le bois peint de bleu, et mes cils battent l'air en essayant de comprendre ce que je fiche ici à nouveau.

Un nouveau psychologue, encore.

Heureusement pour moi, ces mêmes docteurs sont tenus au secret professionnel, car je mens tous le temps à Roland concernant mes entrevues avec ses spécialistes, probablement car le résultat ne lui plairait vraiment pas. Pourtant, il redouble constamment d'effort en me faisant repasser incessamment ces épreuves insoutenables.

Mon problème s'articule en deux mots, selon tous ceux que j'ai rencontré : Perversion Narcissique.

Tous les psychologues que j'ai rencontré — cinq — se sont accordés à remarquer chez moi les ambivalences qui ploient vers la perversion narcissique.

Mes mensonges constants. Ma détresse symptomatique. Mon immaturité affective. Mes changements d'humeur qualifiés : tantôt charmeuse et séduisante, tantôt manipulatrice et arrogante, tantôt douce et attentionnée, tantôt autoritaire et colérique. Selon eux, depuis mon premier rendez-vous où l'on m'a diagnostiqué cette pathologie, je suis une perverse narcissique, actuellement en repenti. Mon système de défense enclencherait visiblement chez moi un besoin de valorisation à travers les autres.

Apparement, je triche pour avoir l'air normale. Au fond, je suis égocentrique et sans empathie : c'est faux, il m'arrive d'éprouver de l'empathie. Surtout  quand j'y vois ma réflexion. Je me débats avec mes pulsions depuis mon rendez-vous avec mon troisième psychologue. La première, je l'ai fuie car ses propos griffonnés dans son calepin m'ont raidi la nuque sur une terreur incompréhensible. Je ne comprenais pas ce qu'elle avait pu déceler chez moi qui ne lui fasse penser que j'étais une de ces détraqués. La deuxième m'a posé ce diagnostic après moult conversations houleuses où je taisais malgré moi toute une partie de mon existence, allant jusqu'à m'inventer un passé autre. Apparemment, il fallait que je reconnaisse cet infestation à mon être pour pouvoir me purger.

J'ai fui une nouvelle fois.

Les mécanismes de cette maladie ont poussé le troisième à scruter plus profondément les méandres pour déconstruire tout ce narcissisme de mon esprit perdu sous tout ce remue-ménage psychiques : je ne pouvais pas le concevoir. Je savais bien que ma carapace s'était accru comme une mégalomane de protection, mais pas au point de me transformer en ces adeptes autolâtres qui se vouent un culte. J'essayais désespérément de mettre à plat ces sentiments qui fomentaient mes dépressions, si bien qu'au cours du temps... je les ai négligé et n'ai fait croître que cette colère qui me sert d'orgueil.

Pour eux, là est la clé. Mon statut me permet déjà une survalorisation à l'échelle mondiale, dont je me sustente comme un vampire en lisant la presse et les magazines sans cesse, mais la colère, elle, terrasse les sentiments faibles. Elle me dresse près de mon entourage comme un être sans faille.

UNDER THE SPELL 🥀 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant