UNDER THE SPELL 🥀 [TERMINÉ]

94 - à tous et à personne

C'est un chapitre assez court, et désolé pour l'absence ! Manifs et partiels, beaucoup de choses se mélangent en ce moment et je n'arrive pas à trouver le temps de reprendre. Je vais tacher de régler ça..

Musique en média

— Lève-toi, Ruby.

Un son étouffé passe la muraille du filtre capuchonnant mes oreilles. Je gémis, au chaud dans les draps, en m'inclinant vers la gauche, juste là où un corps encore brûlant m'oint. D'aussi loin que je me souvienne, je n'ai jamais aussi bien dormi. Je ne me suis jamais sentie aussi bien.

Et je compte bien en profiter.

— Ruby.

Dylan. Car il n'y a que lui qui m'appelle ainsi. L'agencement extérieur commence à prendre sens, même si je suis plongée dans le noir le plus total. Je bats des paupières comme une enfant, et recule un peu pour ne pas paraître si entichée quand... le coup de massue me tombe sur la tête.

Hier. Hier, l'humiliation, le refus, l'oubli, la baise si intense que j'ai fini par succomber aux bras de Morphée clément. Dylan qui m'avait pourtant appris à faire l'amour... Je me redresse avec la vivacité d'une femme en danger, et pose mes pieds au sol sans discuter. Mon coeur s'encave délibérément, lorsque je passe ma tenue de la veille pour finir par glisser mes pieds dans mes talons.

Et l'heure ?

Je n'ai pas le temps de vérifier. Sans un mot, sol pilonné, je me transvase dans la salle de bain pour vérifier mon visage, mes lèvres boursouflées, mes yeux gonflés, traversé de quelques filaments écarlates. Je tapote mes pommettes, et passe une main dans mes cheveux en grimaçant lorsque les noeuds se défont. Puis, réalisant le comble de ma pitoyabilité, je soupire, repousse le battant, et tombe pile en face de Dylan.

Il est comme un mur qui se dresse contre moi, armé de sa musculature noueuse, rempart inflexible, mètres de hauteur vertigineux, et regard incandescent. Je pile et me recroqueville contre la porte, sentant son souffle frais déferler sur mon front.

— Dégage le chemin.

Il ne cille pas. C'est même pire, j'ai l'impression qu'il s'est rigidifié comme une statue au beau milieu de la pièce, à un point déroutant tel que j'hésite réellement à le toucher pour sentir son sang chaud palpiter sous ses bras — juste histoire d'être sûre qu'il soit vivant. Mais je comprime mes bras dans mon dos en serrant les dents, sentant mon organe se dilater avec plus de frénésie.

Je vais le cogner s'il ne bouge pas. Je n'ai plus de temps à perdre.

— Qu'est-ce que tu es, Ruby ?

La question est inédite. Interloquée, j'entrouvre brièvement la bouche, puis fronce les sourcils, en sentant celle-ci s'entortiller dans les mailles de mon cerveau en pause. Je souris, mais il ne peut pas le voir. Bien sûr qu'il le sait... Ils l'ont tous toujours plus ou moins su — c'est comme rencontrer le surnaturel. Un truc cloche. Chez moi. Entre nous.