37 - te posséder, c'est ne rien posséder

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C'est le changement imminent de Ruby en sa personnalité plus sombre contre laquelle elle lutte(ait). Je vais m'efforcer au mieux de vous faire comprendre ses ambivalences en plongeant réellement dans ses méandres :

« — J'abandonne les faux-semblants... Autant me laisser consumer par l'ivresse narcissique. »

Musique en média

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Musique en média.

Je repense sans cesse à cette image de Narcisse coulé au dessus de sa flaque lisse, sans parvenir à détourner le regard ailleurs, mettant de côté tous ses besoins primaires et secondaires au détriment de celui, le plus trivial, en devenu un : s'admirer. Je me suis toujours dis que l'orgueil ne pouvait pas se satisfaire de la simple image renvoyée, non, il fallait aussi que toutes les aspérités de cette contemplation soit de mise : l'idée de l'entourage en train de nous mirer, la fascination dont on se rappelle en mémoire, en même temps que l'on a en face de soi l'objet de l'admiration. Cette obsession visuelle du regard d'autrui et la pleine satisfaction d'en comprendre et de n'en pas raisonner les conséquences : je vaux mieux que le reste. Le jeu de miroir reflète aussi bien l'image, que le renvoi de ces sensations aperçues dans les yeux des autres lorsqu'ils nous adorent de caresses oculaires.

Ce sentiment me fait frémir d'excitation, à savoir que j'ai l'air d'avoir quelque chose à donner, alors qu'étant donné ma réalisation de ma pathologie, je sais qu'il n'en est rien. C'est aussi triste que c'en est absurde.

Aujourd'hui, ma flaque, mon reflet, c'est Anthony couché sur sa banquette arrière, abouté en moi en grognant, ses pupilles grandes ouverts me laissant apprécier ma propre réflexion. Tant de mensonges...

— Oh, putain c'est bon !

Il anhèle, m'agrippe férocement par les hanches, ses mains glissant sur ma peau lisse et nue a cause de la transpiration excessive de notre ébat sans fin, alors que j'allonge mes mains sur la toiture pour intensifier notre tangage qui fait trembler la caisse entière.

Je me suis jetée sur lui lorsque je me suis aperçue que la situation était en ma faveur : étant donné que je lui avais proscrit l'extérieur, il a patienté dans le parking souterrain et payant de l'établissement, et je l'y ai rejoint en catimini. Il me reste de longues minutes devant moi, étant donné que Dylan croit que je suis en train de cracher à tout-va mes tourments enfantins à un inconnu dont je connais déjà le diagnostic.

— Gaël... Ah !

Je l'agrippe par la nuque lorsqu'il ferme les yeux, et le laisse vivre dans les miens, luisants de larmes, les dents serrés sur cette douleur exquise qui m'infiltre et dont je ne souhaite aucun fin. L'air est brûlant, l'atmosphère vaporeuse, nos halètements nous désigne comme amant désinhibés honorant le fantasme du parking souterrain.

— Je vais venir, grogne-t-il.

Ses jambes tremblent contre mes fesses. Je serre les cuisses et contracte mon sexe torride par saccade en l'écoutant m'implorer. Je me décale légèrement, lève le regard vers la toiture un instant en closant les paupières, la bouche grande ouverte et mes halètements forcés commençant à me malmener la cage thoracique.

UNDER THE SPELL 🥀 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant