68 - l'enfer deviendrait mon salut

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Musique en média

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Revenir pour un cauchemar, c'est grossier. Pourtant, Ruby l'a fait. Non, elle a fait mieux que ça : elle s'est encombrée d'un détour par sa chambre d'hôtel pour récupérer un attrape-rêve, et ainsi me le ramener en espérant que cela me profitera mieux qu'à elle. Alors qu'elle en a besoin.

Ruby est assaillie par des cauchemars probablement plus néfastes que les miens. Chaque fois que je l'entendais errer dans la villa comme un lion en cage épris par des tourments sans pitié, je sentais mon coeur se délirer et se racornir sur un déjà-vu franchement douloureux. Et j'en reviens à éternellement me demander ce qui lui fait si mal, lorsque la douleur trouve un moyen de l'envahir, puis de l'assujettir, siège perfide et si long entre sa peau et sa chair. Juste là où s'insère le velouté de son âme aux nuances antagonistes.

— Tu me racontes ? chuchote sa voix doucereuse. Tu m'expliques... ce qu'il s'est passé cette nuit ? Pourquoi il y avait une femme dans ta salle de bain ? l'entends-je glousser. C'est franchement pas ton genre, je m'en doute, mais c'était assez étrange pour que je veuille rentrer. Oh, et : "Ce n'est pas ce que tu crois", évite à l'avenir. C'est répétitif, c'est une formule facile, et le trois-quart du temps, c'est mensonger.

L'articulation de ses épaules blanches vibrent lorsqu'elle se permet un petit rire mignon qui fait fleurir des nuées envahissantes dans mon abdomen. Je lève les yeux vers ses bourgeons brasillants, les laisse ensuite dévaler sa nuque gracile, ses clavicules satinées, le bombement de ses seins lustrés sur une peau d'albâtre, puis recule jusqu'au dossier pour apprécier le corset qui lui cintre la taille de la dernière de ses côtes, jusqu'au creux de ses hanches étalées sur mes cuisses. Encore, l'avalanche de sa courbe qui promet la perdition masculine. Mes doigts étalés en éventail dans l'intérieur de ses cuisses, je guigne secrètement sa féminité dissimulée sous un string, avant de relever le visage vers ses yeux.

— Vanessa stressait pour demain.

Ses yeux sont ceux que je préfère. Certes froids, d'acier fumé, mais si révélateurs : le précipité de ses arceaux fanatiques possède la plus sublime des teintes qu'il m'ait été donné de contempler, lit de braise froide, le gris de son être terne revendiquant hématomes et sexe bestial tranchant avec le marron profond d'une Ruby qui adore être aimée.

— Tu es sortie comme ça ? m'insurgé-je.

— Du jet jusqu'ici, murmure-t-elle à mon oreille, en se penchant vers moi, ses phalanges délicatement pressées contre mes pectoraux. Sans interruption. T'aurais dû voir les regards un peu perçants du chauffeur de taxi : je crois qu'il avait compris.

Un bouillonnement intérieur fuse de mes doigts, jusqu'à mon torse se soulevant brusquement. Est-ce que ce connard à osé toiser ? Je me retrouve à respirer par quintes, mais Ruby se délaye sur mon torse, glisse ses mains sous mon hoodie, saisis et pince mes flancs en fixant mes lèvres. Moi, les siennes, couvertes de sa couche de rouge-à-lèvre, charnues et saillantes, émissaires de la tentation pêcheuse. Elles sont enivrantes, et ploient vers moi comme lorsque l'on fixe ces bâtiments qui nous surplombent : l'impression qu'ils chutent sur nous.

UNDER THE SPELL 🥀 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant