4 - La distance qui nous unit.

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Stacy s'empresse de prendre la parole en déchaussant son décolleté, un sourire éclatant sur ses fines lèvres carmins

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Stacy s'empresse de prendre la parole en déchaussant son décolleté, un sourire éclatant sur ses fines lèvres carmins. Déjà maquillée pour dix heures ? À mon humble avis, elle n'a pas dormi de la nuit, et étant donné ses cernes creuses et foncées accentuées par son maquillage légèrement coulant, je mettrais même ma main au feu qu'elle est rentrée quelques heures avant notre arrivée.

— Vous êtes nouveau dans la ville, n'est-ce pas ?

Elle recouvre cet air solennel qui m'amuse, une sorte de gravité dans la voix comme lorsqu'on qu'on s'apprête à raconter une histoire d'horreur en feu de camp. Il ne nous manque que les marshmallow, le feu, la forêt... et le camp.

J'écoute la réponse de l'intéressé d'une oreille attentive, en feignant l'ignorance lorsque je lève mon verre à mes lèvres. Et Dylan répond en continuant à vérifier mon verre.

Mais putain, qu'est-ce qu'il a ?

— Oui, je suis arrivé il n'y a pas longtemps avec un autre client. J'ai été conseillé à monsieur Richmond, pourquoi ?

— Un autre client ? soulevé-je ardemment, sans pouvoir m'en empêcher.

Je m'emporte tellement que mon verre ricoche contre mon menton, et déverse son fichu contenu sur mon haut en coton. Comme si je n'avais pas déjà l'air follement intriguée et curieuse.

Je jure, serre les dents, clos les paupières en espérant que ma douleur encéphalique me témoigne une clémence arbitraire : après tout, c'est moi qui en suis arrivée là, à cause de ma décadence perpétuelle.

Dylan soupire imperceptiblement, puis se redresse, tire sur les manches de son veston —le retour du malaise dans le costume—, puis se saisit habilement de mon verre.

— Je m'en occupe ! clame Stacy en se redressant, s'approchant à toute vitesse pour obtenir une sorte d'effleurement nuptial que je ne parviens à saisir.

Mais je vois que, dans son crâne de libertine, il s'agit de l'aurore d'une journée de copulage sans bornes, sans limite, sans arrêt.

Insatiable.

Il en a l'air, en tout cas, je l'espère, je le veux. Merde...

Stacy disparaît derrière le comptoir, dans le fond de la longue pièce qu'est le salon, un hexagone ornementé de large miroirs muraux qui l'agrandissent au point de m'en donner le tournis, des frissons, un peur incohérente.

— Oui. J'étais le garde du corps de la starlette Vanessa Eclinkton, c'est la raison pour laquelle je me tenais près de la discothèque, ce soir-là. Elle s'y était rendue pour une soirée.

Autant que ses dents grincent, son regard est toujours animé de ce semblant d'inquiétude qui lustre ses pupilles. Qu'est-ce qu'il voit ? Ça devient une obsession.

UNDER THE SPELL 🥀 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant