96 - c'est marrant la vie

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C'est marrant la vie

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C'est marrant la vie. D'une seconde à l'autre... elle bascule dans le néant. Je pourrais dire que c'est marrant la mort, mais je ne la connais pas personnellement. Je flirte avec elle, mais je crois qu'elle ne m'aime pas assez pour m'embrasser... Peut-être que je l'ennuie.

Non, ce qui ne l'est pas — marrant... c'est l'oubli.

Ça, ça craint. Ça, ça me met en rogne. Dylan ne m'aime plus, ne me voit plus, ne me sait plus... Et j'en conclus qu'en quelques sortes, il a voulu m'oublier. Et je ne sais pas si le fait qu'il ait voulu oublier est plus douloureux que le fait qu'il ait réussi. C'est à peine s'il pose les yeux sur moi, comme si cela lui faisait mal à me voir là, toute proche...

Le premier ébat — depuis des années ; était catastrophique. Catastrophique est un euphémisme. C'était... le chaos. Le chaos le plus total. Ça nous a ravagé plus que cela n'a refaçonné nos liens, notre relation, notre reconnaissance. Je n'arrive pas à comprendre ce qui clochait, pourquoi Dylan ne se sent-il pas privilégié ? Il est le seul à éveiller tant de choses en moi, et je sais que je fus la seule à être capable d'éveiller, voir et tenter de comprendre tant de choses chez lui. Je me donne tellement de mal à être parfaite.

Alors qu'est-ce qui cloche ?

Avant, son regard comprenait ce profond soucis me concernant, comme s'il s'inquiétait éternellement de ce qu'il pouvait m'arriver, de ce qu'il m'était arrivé. Dorénavant, je ne suis plus qu'une étrangère. À l'évidence, le calme plat de ses yeux veulent me le faire comprendre, même si je m'évertue à réfuter cette peau. L'étrangère. Jamais. Encore moins près de Dylan !

Dylan...

Je me le répète continuellement : Dylan est à moi. Dylan est à moi. Dylan est à moi. Je m'en arrache les cheveux. En frôle l'obsession : cet homme m'appartient ! J'en crée mon mantra sinistre, une revendication morbide : ce mec est mien ! C'est à moi...

Même si je ne serai jamais à lui.

— Gaël. Je dois taffer les relevés de... Attend ! Sérieux, t'as le chic pour les mauvais concours temps, me réprimande Mathieu lorsque je glisse mes doigts dans l'encolure de sa cravate.

— On s'en fiche des relevés de je-ne-sais-quoi, articulé-je langoureusement. Je veux que mon fiancé fasse voler ma jupette...

— C'est une mauvaise idée, tente-t-il de refuser, avant de se racler la gorge. J'ai des tas de paperasse à boucler si on veut pouvoir se promener près de la baie demain, sans compter les coups de fil administratif aux RH concernant les...

— Chut... l'arrêté-je en entravant ses lèvres roses d'un doigt. Tu parles trop boulot, Mathieu, chouiné-je ensuite. Si j'ai bien voulu que tu nous rejoignes, c'est pour que l'on ait un temps à nous. Pas pour que l'on réfléchisse Adon sans cesse.

Ses yeux tombent sur la colonne de mon doigt érigé. Un rictus triture sa commissure, et il rallonge ses coudes en travers du bureau en oscillant le siège à roulette vers la
droite, puis la gauche. L'instant d'après, ses bras se retrouvent le long de mes flancs, ses doigts incrustés dans ma chair.

UNDER THE SPELL 🥀 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant