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Musique en média

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Musique en média

Dominer.

C'est trop fort. C'est viscéral. Ça a toujours été comme ça.

Mon ongle retentit à la façon d'une tonalité sordide dans la chambre à coucher enténébrée.

Je me redresse, passe mon peignoir de satin d'une main leste, et rejoint le salon étendu face à la ville parsemée de milles point lumineux. La main contre la baie glacée, je laisse traîner mon doigt sur le clavier bicolore d'un piano à queue éclatant.

Rouge sang.

Mon doigt presse le plus délicatement possible l'une des touches les plus graves, celle qui me rappelle la défaite ignoble que Dylan me fait endurer.

Il joue avec moi.

Il frôle mon côté obsessionnel, la ligne rouge qui le fera basculer dans mon monde infernal, mais il s'écarte à la dernière seconde.

Celle qui pourrait lui être fatale.

Car en plus d'être féroce, Dylan est intelligent.
La vérité, c'est qu'il mêle et emmêle avec brio les qualités qui le constituent, et l'identifient, pour en créer une victime parfaite, puis mon opposant égal.

Une seconde tonalité, plus légère, s'évanouit dans le silence. Ça fait maintenant trois mois qu'il a disparu. Trois mois que moi... j'alterne entre l'angoisse totale, et la haine profonde, celle qui ronge les entrailles.

Il est méritant. Méritant de tant de sacrifices. Lui et moi avons sacrifié nos vies respectives pour vivre ensemble par intermittence. Il s'est forcé à vivre par éclipse par ma faute. Il est obligé de mentir aux journalistes chaque fois qu'on lui demande les raisons pour lesquelles nous ne sommes toujours pas fiancés, ni mariés : parce que cela ne fonctionnerait que si je me faisais suivre, que si j'acceptais de suivre le traitement médicamenteux. Je navigue la voix de la raison, j'essaye d'abrutir celle du démon malin.

Et parfois... c'est simple, j'explose.

Une nouveau son lourd de dépit émane de la touche que j'écrase, pesant comme une encre, à en faire trembler les murs du Penthouse.

J'explose et il se mange les débris d'une colère terrifiante et brûlante comme du magma. Il ne bronche pas, mais je sais, vois, et lis dans son regard combien ça le détruit à petit feu : j'y peux rien, je suis comme ça. Je sais qu'au fond de lui, il le sait. Il sait qu'un truc cloche.

Son problème ? Il m'aime trop.

Alors, comme preuve de dernier amour, il s'arrache à moi au moment opportun et ne réapparaît que des mois plus tard. Un élément de paradis au pas de ma porte, sourire éclatant aux lèvres, yeux écarlates et défoncés. J'aimerais dire que ça me détruit aussi, mais la vérité... c'est que s'il ne faisait pas ça, je m'ennuierais de lui et finirais par définitivement le souffler.

UNDER THE SPELL 🥀 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant