45 - me tue à la garder intacte.

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Dylan

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Dylan

— Monsieur, vous ne désireriez rien de plus ?

Je décline poliment l'offre de l'hôtesse de l'air en me déconcentrant sur le flottement des nuages dans l'air, juste sous le gigantesque engin volant. J'ai toujours éprouvé une peur inconsidérée des avions. Comment une carcasse métallique aussi lourde peut-elle prétendre à l'envol ?

Quelque part, même jusque là, Ruby semble s'être immiscée. Elle aussi, avec le poids des chaînes de son passé, je me demande comme je pourrais m'y prendre pour lui faire tâter l'esquisse de la fin du cauchemar.

Rien que le début...

L'hôtesse de l'air, une jolie rousse à la crinière d'un feu qui, bien malgré moi — là aussi, pitoyablement ; me rappelle les ardeurs de Ruby, m'adresse un sourire assez sensuel pour ne pas laisser de marge suffisante au professionnalisme. Et moi, en bon gars taraudé par une femme inaccessible, je l'ignore.

Prendre un billet la veille, en direction de Manhattan, et sans escale, c'est la boucherie de mes économies. Pour l'heure, je n'ai eu que le luxe de ne pas avoir eu à préparer de bagages fournis. L'organisation concernant les préparatifs du concert sont plus éprouvants que je ne l'aurais cru. L'événement est même plus grandiose que je ne l'aurais pensé. Je n'ai pas gardé un œil intéressé sur Vanessa. Je me contente du fait que son manager ne m'ait tenu au courant de rien de grave dans sa vie, et elle, ne m'harcèle plus. Cependant, c'est aussi cette ignorance volontaire qui fait que je ne me suis pas rendue compte que sa montée en flèche était plus que glorieuse.

L'événement, qui s'avère mieux répondre à la dénomination d'un festival de music rock, se déroule à découvert, dans une immense prairie où le gazon a été soigneusement raflé, et où artistes divers vont se relayer le prestige, quelques heures. Assez isolé pour ne pas provoquer de tapage nocturne infortuit, cela empêche aussi malgré tout la desserte des transports en communs. C'est le seul point négatif, autrement, le champ de sécurité est large, mais le nombre d'effectif déployé est suffisant. Plus que suffisant. C'est à croire que Vanessa s'est joué de monsieur Richmond juste parce qu'elle tenait à m'avoir moi, et pas un nouveau garde-du-corps en plus.

J'ai réussi à obtenir trois jours de « congés » en feignant d'avoir choppé la grippe. Toussotements, déconcentration, yeux rougis — je fume un peu plus, depuis que j'angoisse a l'idée d'avoir laissé Ruby sans nouvelle, en quittant sa chambre sans un bruit ; et ignorance totale de Vanessa. Ce petit jeu d'acteur m'a valu une suspension dans l'apprentissage parfait de la mise en place de nos zones respectives, et de ce fait... je n'ai pas hésité.

J'ai pris le premier avion en direction de Manhattan.

Ruby a beaucoup plus de pouvoir sur moi que je ne l'aurais cru. Je dirais même pire, j'ai emprunté un avion dans la soirée, ai passé la douane où ces foutus employés incapables ont fouillé et refouillé mon véhicule a l'usure, pendant près de trois heures — une chance que je sois parti en avance ; pour n'y rien trouver de plus que de la tôle pas mal défoncé, et un feu à réparer, encore. Un jour, l'amende me sera plus salée que l'indulgence permise par les forces de l'ordre, étant donné que je prétends ne pas l'avoir remarqué.

UNDER THE SPELL 🥀 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant