UNDER THE SPELL 🥀 [TERMINÉ]

95 - Moi ?

Encore une longue absence 😓 Un point positif, je suis en vacances bientôt ! Ça ira mieux, et je terminerai l'histoire pour entamer Serments Assassins ! On est franchement tout près de la fin, ces chapitres auraient d'ailleurs dû être des chapitres bonus !

Dylan

Ruby arpente le sentier de guerre sans pitié. Elle m'attaque sur tous les fronts, en me témoignant un soudain intérêt, pour ensuite finir par m'ignorer royalement, comme la teigne hautaine et superficielle qu'elle est. Ou bien, qu'elle était, et qu'elle n'a pas oublié de redevenir.

Elle voulait me quitter. Honnêtement, je ne m'en serais jamais douté : c'est dire ! J'avais une bague que je souhaitais lui offrir, l'éclat de mon regard était poudré d'espoir, pour nous et l'avenir. Mais la démone a vu les choses autrement, en plus de voler notre union, elle a volé notre avenir pour s'en ériger le l'autel de culte. Je pourrais mentir, dire que cette histoire date d'il y a si longtemps que je n'en ai rien à faire, que je me fiche de ce qu'il aurait bien pu nous arriver ce soir là ; mentir, et prétendre que tout cela ne m'importe plus... mais la vérité, c'est que ça fait mal. Ça fait mal tout le temps. Chaque seconde s'égrène dans le sablier cruel, engorgé de souffrance, dilué dans le bain de flammes insensibles de ce qu'elles causent à ma peau, de ce qu'elles causent sous ma peau.

Mal ; encore...

À défaut, je m'enfume mon galahad, lorgne les recoins du club, et fais danser mon pied sur le lino maculé d'alcool au point qu'il brille. Il sont sortis en boîte, pour de vrai, cette fois-ci. Ruby alterne entre qualités et défauts, elle s'assied, reste calme, me lance quelques coups d'œil ; puis, lorsqu'elle est certaine d'avoir toute mon attention, je l'observe se redresser dans sa jupe safranée, et son haut noir — la garce ! pour aller se frotter en ronronnant à Mathieu qui l'accueille, aléatoirement surpris, ou comblé. Festoyé de joie : un couple à la réputation aux antipodes de ce qu'ils se réservent en secret mutuellement. De la peur et de l'incertitude du côté du bâton qui tente de se déhancher sur la piste, et du mépris pour le diable folâtre qui l'accompagne et l'allume. Grisé, ce dernier arbore les joues les plus écarlates que je n'ai jamais vu.

Même chez Ruby.

Je me fais une raison, même s'il n'y en a aucune. Ruby s'efforce de faire durer le jeu turpide, et moi, j'ai une dette à honorer. Je ne peux pas fuir comme un lâche, je ne peux pas rester là sans bouger ; alors je laisse les tocs m'envahir en tressautant du pied, clignant nerveusement des yeux, frottant le sol en laissant une bourrasque glacée m'étourdir.

Je me déplace jusqu'à l'extérieur, juste devant la porte. L'encadrement de cette dernière fait office à l'entrée bacchante, celle qui me propulsera six pieds sous terre, dans le terrain de jeu de Ruby : l'enfer débauché. J'ai peur, c'est vrai. C'est plus fort que moi ; la mirer dans son élément, déployant ses tentacules et avancer ses pions comme s'ils n'étaient rien... ça me terrifie. Moi, Dylan Connor, homme d'une tranche d'âge mûr ; cent kilos de muscles pour un mètre quatre-vingt dix de haut.