30 - que je bénis, autant que je le dédaigne.

434 37 20
                                    

Musique en média

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Musique en média

— Pour qui étaient les capotes ?

C'est la première question qui s'échappe des lèvres de Dylan lorsque nous avons enfin récupéré la régularité de nos souffles, et que nous nous allongeons face à face dans la couche, yeux dans les yeux, maintenant que la pénombre m'est plus discernable.

Il est toujours un temps, dans l'obscurité, ou nos yeux malins s'habituent au peu qu'il lui sont offert. Qu'ils discernent les courbes et silhouettes étranges et difformes, met un nom sur d'indiscernables chimères qui s'avèrent tout à fait ordinaires... et c'est le moment que je hais.

Car lorsqu'il n'est rien de visible, alors on ne peut que deviner le pire, mais lorsque le pire est réel... on ne veut pas qu'il soit visible.

Là, étrangement, ce sentiment peu familier devient légèrement assesseur d'une embellie que magnifie notre nuit solitaire. Dylan lève la pulpe de ses doigts cuisants le long de mon corps, longeant avec sensualité mon bras frissonnant, serrant mon coude dans sa paume avant de décliner vers ma hanche comme s'il la vernissait de son petit opium, l'amphé qui rend son corps robuste et distant magnétique.

Mon joyau d'aménité affable que je vais... meurtrir.

— Lesquels ?

Je me berce de sa respiration paisible, en enfonçant mon visage dans mon oreiller moelleux, tous mes sens concentrés sur l'acheminement de son index qui m'effleure. L'air d'une douce pétale errant sur
moi.

— Celles que tu as acheté au magasin, tout à l'heure, rappelle-t-il avec évidence. C'était pour qui ?

Ma petite humeur taquine me ressoude le cerveau, et je lance mon pouce à l'assaut de son menton que je caresse, en souriant, me tortillant dans le lit.

— Pour nous, mens-je.

Il ne répond pas, mais pose brutalement sa main sur le matelas en m'abandonnant aux bras de la solitude, soupirant son air frais en roulant sur le dos.

— Tu ne sais pas parler honnêtement, finit-il par pointer.

Je me redresse à mon tour en enfonçant mon coude dans mon oreiller, pliant mes jambes sous ma couette pour finir par les croiser dans les airs, en tapotant ma lèvre inférieure.

— C'est ce que tu voulais que je dise, Dylan. Où est le
problème ?

— Je ne suis pas de ceux qui préfèrent un mensonge qui fait du bien, s'agace-t-il. C'est déjà assez compliqué d'avoir à te garder, alors si même le plaisir d'une discussion banale m'est enlevée... Je ne vois pas trop ce qu'il me reste.

— Oh ! m'insurgé-je. Compliqué de me garder ? Tu profites de mes faveurs depuis deux nuits maintenant !

— Baisse d'un ton ! grogne-t-il en chuchotant. Disons que je rentabilise un peu mes efforts. Je relâche la pression...

UNDER THE SPELL 🥀 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant