UNDER THE SPELL 🥀 [TERMINÉ]

33 - à défaut de toutes ces qualités

— Quoi ! s'égosille Stacy lorsqu'elle approche.

Elle tient en équilibre son sac, ainsi que tout un tas de papiers qui menace de voler de ses bras, et de tapisser la terrasse du café dans lequel nous nous sommes rejointes, après avoir commencé la discussion en approchant la boutique parfumée au cacao et à la caféine.

— Stacy, chuchoté-je pour la faire baisser d'un ton.

Elle dresse ses mains face à elle en closant les yeux, une fois qu'elle est assise et qu'elle a arrangé son foutoir, puis secoue la tête.

— Ça fait beaucoup d'informations, Gaël. Qui c'est déjà ce Maël ?

Sa tête penche dangereusement vers la droite lorsqu'elle me soumet à sa question, et son chignon laisse échapper une mèche dorée que l'éclat solaire vient nimber.

— Le second garde du corps que mon père m'a collé. Le jour où il m'a dit de faire mon choix entre les deux, il m'a menti, annoncé-je, irrité. Il a embauché les deux, mais Maël est en planque.

— Des le début tu aurais dû te douter que ce malade n'était pas normal. Je veux dire, qui se planque pendant des heures sans pisser à te surveiller ?

Je frémis en réfléchissant à tout ce temps qu'il a dû passer à m'observer par ma baie-vitrée, ses yeux dégoûtants ne cessant d'aller et venir d'entre sa cage à la mienne, surtout que mes rideaux sont habituellement tirés, car je n'aime pas me plonger dans la pénombre trop longtemps. Et avec son emplacement de choix...

Qu'est-ce qu'il a bien pu ficher toutes ces heures dans son véhicule ?

— Donc, expliques-moi. Ce taré s'est jeté sur toi ?

Je me pince les lèvres en touillant mon café, mordant dans le macaron qu'on m'a servi, plus par nervosité que par faim réelle, peut-être aussi pour me consoler et me donner du courage, quant à la poursuite de ce récapitulatif sordide.

— Pas vraiment, Stacy.

Ses yeux ronds me font face, et elle se retrouve à saisir sa grande tasse de thé fumante entre ses mains, éternuant une première fois en la reposant abruptement, avant d'enrouler son écharpe plus convenablement sur ses épaules.

— Que veux-tu dire ?

Je frémis en jetant mes yeux ailleurs, ravalant difficilement ma salive lorsque les soubresauts intempestifs de mon coeur me lacèrent la poitrine, puis la douce main fraîche de Stacy chemine la table jusqu'à trouver la mienne, posée sur la nappe d'un blanc virginal.

— Tu aurais dû venir chez moi pour en parler, souligne-t-elle en désignant Dylan du regard.

Il est debout près d'un banc, à fumer son joint l'air de rien, et rigole franchement au téléphone en s'appuyant à un belvédère.