20 - la présence de l'absence pénétrante

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Musique en média

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Musique en média

Je la suis depuis près d'une demi-heure, à travers un fouillis opaque de plante immenses et d'arbres multiples, après qu'on ait quittés les sièges confortables de la voiture quelques rues plus loin.

Il est actuellement près de quatre heure du matin, le ciel opaque est toujours aussi noir, et quelques criquets chantonnent leur stridulation dans les bosquets qu'on contourne, maintenant que nous sommes près d'un terrain lointain et immense, assez éloigné du centre ville.

Ruby s'est arrêté une fois près d'un distributeur de préservatif, en me le désignant comme une présentatrice météo; mais pour ne pas flancher plus encore dans la débauche de la soirée, je l'ai saisi par le bras pour l'amener plus loin sans prendre le temps d'écouter ses remontrances vis-à-vis de l'importance de se protéger... surtout avec elle, avait-elle insisté.

— Qu'est-ce qu'on vient faire ici ? m'enquis-je pour la troisième fois.

Mais pour toute réponse, Ruby glousse à nouveau en tapant l'herbe du talon, la voiture d'Elias nous filant calmement derrière les arbres, ses phares se braquant dans la pénombre pour éclairer notre chemin.

Le pauvre. Je ne peux pas m'empêcher de réfléchir à toutes les fois où son rôle de chauffeur s'est transformé en celui de baby-sitter. Pire encore, en chauffeur d'amant sur le vif.

Comme Ruby et moi dans l'auto, tout à l'heure. Ou bien la scène lui était familière, ou alors... Elias connaît bien Ruby, et ne s'inquiète pas trop de ce qui peut lui arriver près de moi.

Peut-être qu'il m'a déjà percé à jour.

— Aide-moi.

Je tourne le regard vers elle, pousse une branche pour mieux l'apercevoir, à moitié perchée sur un long grillage qui s'étend dans le paysage morne.

— Ruby, descend de là, soupiré-je.

Elle coince un bout de son talon dans les orifices, se suspend à l'aide de ses bras minces, ses cheveux coulant sur son épaule droite, puis elle vérifie le contre-bas qui n'est qu'à quelques centimètres.

— J'y suis presque, assure-t-elle pourtant, la voix étouffée par l'effort.

Certainement pas.

Je m'approche et la saisit par la taille pour la décoller de sa toile, et la replanter sur le sol, avec une délicatesse assez douteuse.

— Mais non ! s'insurge-t-elle une fois sur la terre ferme. Regarde, on est près de la piscine municipale...

Elle rit à nouveau tout bas, le silence nous englobant parfaitement, le bruit des arbres et l'odeur de l'herbe me chatouillant les narines. Puis elle pose sa main sur moi et m'apprend :

— Je veux y rentrer. Maintenant.

Vois intransigeante et regard sérieux, elle finit par laisser son bras glisser jusqu'à sa hanche en me désignant le bâtiment derrière le fameux grillage pourtant tapissé d'un panneau PVC, Danger électrique, sûrement là pour repousser les quelques aventureux tardifs.

UNDER THE SPELL 🥀 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant