51 - comme s'il désapprouvait en consentant

367 29 4
                                    

Musique en média

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Musique en média

Ruby

— Dylan !

Un mec interpelle Dylan qui, la main nouée à la mienne comme pour me maintenir captive, me tire à sa suite lorsque je parcours l'immense bloc du regard, un bâtiment en longueur qui s'étend jusqu'à perte de vue dans la rue, et dont les perrons n'ont d'originalité que ce que les occupants ont bien voulu y fournir en décoration. Pots de fleurs et guirlandes, luminaires et billes, quelques tapis d'entrée pour les plus téméraires, d'autres ont simplement laissé le ciment orner l'arrivée d'éventuels visiteurs. Lorsqu'on martèle l'asphalte jusqu'à une petit troupe d'hommes affalés dans un escalier, la sclère aussi rouge que les fleurs qui ornent ma robe, et l'agressivité d'une musique vibrant dans l'air, je tressaille légèrement et resserre la veste sur mes épaules.

— Putain, mec ! poursuit le type. C'est le retour du fils prodige ou quoi ! C'est demain l'apocalypse et tu viens nous prévenir, enfoiré !

La troupe entière se marre. Je réprime mon sourire mais celui, éclatant, de Dylan, rayonne.

Esté cabrón ! siffle un autre.

Cállate, caracortada, raille Dylan, non sans me planter dans son dos lorsqu'on est tout près. Como le va, Barbie ?

Ses doigts me serrent, les miens font de même. Lui d'anxiété, moi d'appréhension. J'ose un coup d'œil, et ledit Barbie, jambes écartées et effritant ce que je devine être du shit dans le creux de sa feuille à rouler, se redresse en tissant un sourire sincère.

— Vient là mon frère.

Les retrouvailles chaleureuses se font dans un clappement de main bruyant qui leur rougit la paume, puis une accolade presqu'aussi brève qu'une éclipse. Barbie me voit, siffle à travers la rue où se pavanent de nombreuses femmes aussi peu vêtues que moi, ainsi que quelques hommes suspects, et secoue ses doigts dans les airs en admettant une moue théâtrale qui marque son air époustouflé. Je me tortille sur l'asphalte, les joues écarlates.

Quién es ! Un regalo para mi ?

Ses yeux gourmands me détaillent de la tête au pied. Son groupe, tous assis en travers des marches bétonnées et morcelées, se retrouvent à brailler à leur tour, et l'un d'entre eux, le visage balafré du sourcil à la mâchoire inverse, se tord de rire en frappant dans ses paumes. Je remercie la providence que Dylan ait amené une veste dans sa voiture loué ce matin même, pour l'occasion.

— Certainement pas, contre Dylan sans cesser de rire. D'ailleurs, fais passer le mot. Je veux que ce connard de Paquito garde les mains dans ses poches, prévient-il en levant un doigt.

— Ah...

La syllabe traîne, irritante, tant et si bien que j'en serre les dents.

— Notre Dylan est encore amoureux ! scande une voix.

UNDER THE SPELL 🥀 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant