UNDER THE SPELL 🥀 [TERMINÉ]

25 - illusioniste desillusioniste

Musique en média

Dylan

— Comment ça tu ne te rappelles pas qui t'a déposé ? Non... D'accord Stacy, ça ne répond pas à ma question !

Un rayon de soleil biseauté vient soulever ma paupière offerte, et je cligne aléatoirement des yeux en placardant ma main sur mon visage pour me rafraîchir les joues, puis me redresser, la touffe en bataille, et les paupières lourdes.

— Mais... Non ! Certainement p... Merde ! Stacy, je te rappelle... Je te rappelle Stacy... Stacy... Je te rappelle !

Je lève les yeux vers un spectacle ahurissant : Ruby, toujours dans ma chambre, à me fixer en fumant calmement, le regard lourd de reproches, coulant son téléphone hors de son tympan.

Toujours là, et seulement vêtue de mon tee-shirt... ainsi que d'une écharpe.

— J'ai attrapé froid, Dylan, justifie-t-elle en levant l'épais tissu qu'elle a noué autour du cou, avant de se suspendre au chambranle de ma fenêtre encastrée.

Sa respiration est lourde, ses deux arceaux de feu me fustigent et m'assiègent, de même que ses lèvres serrées autour de sa cigarette, attendant de proférer des mots qui, je le sais, ne me plairont certainement pas, vu l'allure de femme revêche qu'elle a revêtu avant le réveil.

— Quel heure est-il ? me renseigné-je au préalable.

— Il est quatorze heure ! Une chance que Roland avait une réunion importante, non mais t'imagines si il m'avait trouvé dans ton lit !

— On a rien fait, muñeca, alors baisse d'un ton, tu seras gentil, assuré-je en baillant.

— Mais ça, Dylan, il en aura rien à foutre ! Il a beau ne croire que ce qu'il voit, offre lui l'aurore du délit, et crois moi qu'il en déduira la journée entière, armé de ses fausses accusations et de ses conjectures toujours... parfaites ! psalmodie-t-elle à tout va en ouvrant les mains à plat dans les airs, son index et son majeur resserrant leur prise autour de sa nicotine.

Ce qu'elle oublie... c'est que c'est elle, qui m'a demandé de rejoindre ses draps.

— Eh bien profites de son absence et rendors-toi ! bougonné-je en me laissant retomber dans les draps saccagés, les jambes écartées, et le torse éreinté.

Ruby me lorgne par intermittence, puis apprécie la vue de mes abdominaux luisants et bronzés, avant de me fixer droit dans les yeux, et de jeter sa cigarette sans se soucier de tarir la braise.

C'est ça, ma petite braise frétillante attend le début incendiaire.

— Je dois te parler, Dylan... Sérieusement.

Je souris malgré moi en sentant ses réticences quant à notre abandon nuptial s'élever dans son esprit, au point qu'elle prend place sur un tabouret molletonné, jambes pliées et menton dans la paume, son coude reposant sur sa rotule.